Dictionnaire amoureux de Joseph Kessel
de Olivier Weber

critiqué par Veneziano, le 14 juillet 2019
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Romancier, voyageur, héros de guerre, hédoniste
Ce dictionnaire amoureux reconstitue le puzzle de Joseph Kessel de manière impressionniste, d'un ton respectueux et admiratif. Touche-à-tout génial, l'auteur se sent l’héritier de plusieurs cultures, russe, juive et française, et citoyen du monde, ce qui le mène à voyager et raconter les récits de ses périples improbables, en Afrique, en Birmanie, en Extrême Orient, en Afghanistan, dans des romans présentés sur ce site. L'homme s'est voulu également humaniste apolitique, ce qui l'a amené à s'engager dans la Résistance, à garder un souvenir vibrant de cet engagement, qui a donné de brillants écrits comme L'Armée des ombres et la Passante de Sans-Souci. Aussi a-t-il écrit le Chant des partisans avec son neveu, Maurice Druon. Voyageur idéaliste, il s'est quelque peu apparenté à un Tintin viril, de combat : c'est l'interprétation qu'en tire l'auteur.
Néanmoins, l'attrait des femmes s'est avéré très important, comme un intérêt pour les sexualités marginales, malgré une vision idéalisée, fantasmée à tort de la prostitution. Aussi s'est-il adonné à beaucoup d'excès.
Atypique mais brillant, il a été reconnu par ses pairs, comme Paul Valéry, Raymond Radiguet ou Jean Cocteau, ce qui lui a valu son entrée à l'Académie française, lieu où il n'était pas a priori attendu.
Protéiforme, exalté, cet homme hors norme voit sa vie complexe restituée dans ce kaléidoscope biographique qui correspond bien à son existence. On en apprend beaucoup.