Lettres choisies, 1917-1961
de Ernest Hemingway

critiqué par Jules, le 24 juin 2004
(Bruxelles - 79 ans)


La note:  étoiles
Passionnant comme le personnage !
A toute personne qui désirerait connaître Ernest Hemingway, je dirais qu’il ne pourra le faire, s’approcher de sa réalité, qu’en lisant ce livre. Cette correspondance nous ouvre de très nombreuses facettes de l’auteur et de l’homme.

A la différence de ses livres, on sent qu’il y libère tout à fait sa pensée et son écriture. Elle coule au rythme ou les idées lui viennent à l’esprit. Il saute d’un sujet à un autre, parle des gens qu’il a rencontré la veille ou quelques jours auparavant, de ce qu’ils font ou son devenus et de ce qu’il en pense.

Dans ces correspondances il livre ses projets, ses doutes, ses soucis, ses états d’âmes.

Ce qui est aussi intéressant c’est de découvrir le type de personnes auxquelles il écrit. Il y a bon nombre d’officiers et de généraux liés à ses périodes de guerre, mais on y trouve aussi son père, ses frères, ses oncles, ses soeurs et bien sûr ses femmes. A ceux-là il convient d’ajouter des gens aussi célèbres que Gary Cooper, Marlène Dietrich, Faulkner, Scott Fitzgerald, Averell Harriman, James Joyce et bien d’autres.

J’aime cet extrait d’un courrier à Fitzgerald daté du 12 avril 1931 :

« Es-tu devenu communiste comme Bunny Wilson ? En 1919-20-21 quand nous étions tous membres du parti communiste Bunny et tous ces types pensaient que c’était de la foutaise – comme du reste ça s’est avéré l’être – mais je suppose que tôt ou tard tout le monde doit faire l’expérience d’une foi politique ou religieuse. Personnellement préférerais faire cette expérience le plus tôt possible pour que les désillusions se trouvent derrière moi au lieu de devant.

Ah Fitz ce que nous pouvons être profonds – nous autres manieurs de mots. »

Une correspondance très agréable à lire écrite par un homme fascinant !