Genre et migrations féminines à l'ère du numérique
de Collectif, Brice Arsène Mankou (Edition)

critiqué par CHALOT, le 9 juin 2019
(Vaux le Pénil - 76 ans)


La note:  étoiles
un outil efficace
« Genre et migrations féminines à l'ère du numérique »
essai collectif sous la direction de Brice Arsène Mankou
éditions L'Harmattan
154 pages
mai 2019

Apports originaux et très utiles

Ces technologies de l'Information et de la communication, appelées les TIC sont utilisées dans tous les pays du monde par de plus en plus de personnes, de milieux différents.
Elles jouent un rôle essentiel dans les projets de migration portés par des hommes et ici dans le cadre de cette étude réalisée par des femmes.
Brice Arsène Mankou qui dirige cette étude établie par cinq spécialistes et chercheuses explique le phénomène de société au Cameroun qui consiste pour des femmes à « chercher son blanc » afin d'effectuer une migration vers l'Europe et notamment la France.

Il montre, comme le montreront pour d'autres migration, les cinq contributrices à la réflexion, que le cyberespace devient un outil permettant de se projeter, de prendre des contacts mais ausse de garder et de développer des liens avec son pays d'origine.

Ces migrations qui vont de l'Afrique en Europe, d'un département d'outremer à la France, « hexagonale » sont de moins en moins liées à des regroupements familiaux....Elles se généralisent, c'est ainsi que l'étude s'appuie sur d'autres expériences comme celle d'une française partie au Canada,
Les réseaux sociaux, dans leur diversité sont au cœur de cette migration féminine, souvent faite par des femmes instruites et qualifiées.
« Les réseaux sociaux en tant que capital social et relationnel des migrantes influencent considérablement l'acte de migrer et d'émigrer. »

La femme migrante est une « actrice à part entière des mobilités du 21ème siècle ».
Elle s'insère de plus en plus dans le champ associatif et professionnel apportant un plus grâce à sa qualification et au double apport de son histoire, des liens qu'elle garde et du pays d'accueil.
Les migrantes ont une nouvelle visibilité : elles sont connectées, « branchées » et, recherchent à devenir des actrices ouvertes sur le l'environnement proche et le monde.
L'intégration n'est pas acquise, il faut la construire et c'est difficile ….
« Mon accent nigérian, m'a valu des remarques malveillantes au téléphone. Nigériane et française, un double handicap sur cette île ( l'Angleterre) pour laquelle la France se trouve « outermer »

L'acceptation de l'autre, l'abandon de l'entre-soi constituent des comportements sociaux du vivre ensemble à co-construire....Ce n'est pas facile aussi cette œuvre collective contribue à comprendre celles qui viennent d'arriver ….Il ne suffit par d'être branché pour rester ou devenir un être humain et social tourné vers les autres si l'on ne cherche pas à mieux connaître et côtoyer son voisin, venu d'un ailleurs pourtant bien proche.

Jean-François Chalot