Un beau jour pour mourir
de Vincent Vandist

critiqué par Millepages, le 6 juin 2019
(Bruxelles - 64 ans)


La note:  étoiles
Marie à la recherche de Moon
Ceux qui ont bien connu Marie Moon ont blêmi en découvrant le titre du 3ème livre qui lui est consacré.

Après avoir été choquée par la découverte d’anciennes coupures de journaux la concernant et s’être mis à la recherche de son passé (La balade de Marie Moon), après la révélation d’un héritage encombrant et l’apparition de personnages véreux prêts à tout pour l’en déposséder (Cicatrices), allait-elle payer au prix fort sa quête d’elle-même ? D’autant que ses pulsions autodestructrices l’ont jetée plus d’une fois dans la gueule du loup : après tout, la balle qui la tuerait ne serait douloureuse que quelques instants avant de lui offrir dans l’au-delà ce qu’elle ne parvenait pas à trouver de son vivant : l’apaisement.

Paradoxalement c’est la soif de vivre inextinguible qui est célébrée dans Un beau jour pour mourir.
Mais pour vivre sereinement, Marie doit exorciser le lien avec une ancêtre qui se manifeste par le biais de ses rêves, de ses hallucinations, de ses transes….parfois même via une sensation de cuisson au niveau de la cicatrice qui lui souligne la joue, trace douloureuse d’un accident de voiture qui fut fatal à son grand-père.

2012 : Au guidon d’une moto, Marie et Ianis, sa meilleure amie, quittent le Québec pour rejoindre les Etats-Unis, l’Indiana, le Dakota. Un voyage initiatique qui les aidera à faire le point sur la nature exacte des sentiments mutuels qui les animent mais dont le but final est de retrouver la terre des ancêtres avec le mémorial de Wounded Knee à Pine Ridge en point d’orgue.

1876 : Hanwi Louta ( Lune Rouge) est une jeune Lakota, tribu du groupe ethnique des sioux qui compte Sitting Bull ou encore Crazy Horse parmi ses membres les plus éminents. Ayant appris la mort glorieuse de Deux-Loups en pleine bataille, la jeune fille n’a qu’une idée en tête : rejoindre son amoureux au pays des chasses éternelles après avoir combattu les Wasichus, les blancs qui veulent s’approprier les territoires des peuples premiers. La ceinture ployant sous le poids des scalps, portant comme seule trace durable de ses batailles une cicatrice qui lui souligne la joue, elle doit cependant se rendre à l’évidence : la mort ne veut pas d’elle ! Elle cesse d’ailleurs de la courtiser lorsqu’elle sent croître en elle l’ultime et plus beau cadeau que son bien-aimé lui ait laissé avant de périr.

De bonds dans le temps en rebonds de l’histoire, il faut s’accrocher comme à la crinière d’un cheval au galop pour suivre les pérégrinations de 3 attachantes protagonistes, avec quelques autres personnages bien campés qui achèvent de donner tout son sens à cette histoire qui nous parle à tous, en ce que nous avons tous besoin à un moment de notre existence de comprendre nos racines. Un ouvrage bien documenté par lequel on apprend aussi pas mal de choses sur les Amérindiens et les Premières Nations.