Avis de décès
de Zhou Haohui

critiqué par Mimi62, le 31 mai 2019
(Plaisance-du-Touch (31) - 71 ans)


La note:  étoiles
Une intrigue habile, complexe pour donner un bon thriller.
Un thriller respectant tous les codes et tenant son lecteur en haleine, expliquant le succès qu'il a rencontré.
L'explication relativement complexe, habile, permet les interrogations et les questions chez le lecteur.
Une petite difficulté à se repérer dans les noms chinois, surtout dû au fait qu'ils ne nous sont pas familier, situation que l'on retrouve bien souvent dans les livres de littérature étrangère. Il m'a été utile de les noter au fur et à mesure pour pouvoir bien établir les liens entre les protagonistes.

La censure a été évoquée pour l'écriture de ce livre mais l'auteur lui-même reconnaît qu'il n'a pas été vraiment freiné, cette censure s'exerçant surtout dans les films.

Comme tout bon ouvrage de ce genre, un thème est sous-jacent. Ici c'est une dénonciation de l'impunité de ceux qui ont des carnets d'adresses bien remplis ou qui disposent d'une puissance financière. Cela se déroule en Chine mais est-ce finalement si spécifique à ce pays ?
Un petit reproche, le côté caricatural du capitaine de police Huan que l'on imagine volontiers avec la petite moustache du policier dans Tintin et le Lotus bleu par exemple, tant il semble cassant et autoritaire. Cet aspect évolue au fil du récit, le rendant plus crédible.

Un livre qui remplit totalement son rôle.

Une curiosité, cet ouvrage est une traduction... de la version anglaise

Bonne lecture
Thriller chinois 7 étoiles

Lu dans le cadre de mes lectures consacrées aux polars du monde entier, la Chine dans ce cas précis. Autant dire de suite que le but – découvrir un pays, sa société, ses particularités via des polars – n’est pas atteint. Certes nous sommes à Chengdu, Province du Sichuan, mais ça pourrait bien se passer dans tout autre pays.
Pour autant ce n’est pas un mauvais polar. C’est intelligent et plutôt addictif mais la Chine, Zhou Haohui, la Chine ?!
Nous sommes en 2002 et Zheng Haoming, flic d’élite plutôt vers la fin de carrière voit passer une information qu’il relie à la grande affaire qui l’a occupé 18 ans auparavant, à vrai dire qui a mobilisé l’élite de la police de Chengdu pour résoudre une série de meurtres inexpliqués. Et qui sont restés inexpliqués et qui obsède toujours Zheng Haoming. Mais bon, il ne va pas falloir s’attacher à Zheng Haoming parce que page 16, c’est le cadavre dudit Zheng Haoming qui est retrouvé chez lui, avec toutes les caractéristiques de la série de meurtres qui avait justifié la création d’une unité spéciale en 1984 ; la cellule 18/04.
Le capitaine Han Hao pourrait passer à côté de ces particularités mais un autre membre de l’ex-cellule 18/04, Pei, a eu vent du meurtre de Zheng Haoming, et arrive de son trou perdu de Longzhou, où il a été placardisé comme capitaine de police, pour mener sa propre enquête ou, à tout le moins, participer à l’enquête officielle. C’est qu’il a compris, comme Zheng Haoming avant lui, qu’Euménide était revenu. Euménide, comme la divinité persécutrice de la mythologie grecque, c’est ainsi que le tueur en série avait été surnommé puisqu’il annonçait en avance les meurtres qu’il allait commettre, des meurtres de personnes corrompues, menteuses ou toxiques.
Euménide était resté 18 ans inactif, il revient sévir …
C’est cette enquête que nous suivons, principalement via les yeux de Pei, pas en odeur de sainteté dans la police mais enquêteur sur les deux périodes, et qui d’ailleurs se termine « open » sur une suite (il s’agit en fait d’une trilogie).
Il faut lire Avis de décès en tant que polar, pas pour en savoir beaucoup plus sur la société chinoise moderne.

Tistou - - 67 ans - 25 septembre 2023