Billy Brouillard, Tome 1 : Le don de trouble vue
de Guillaume Bianco

critiqué par Blue Boy, le 12 mai 2019
(Saint-Denis - - ans)


La note:  étoiles
Halloween Fog
Dans un album à la présentation alléchante et extrêmement soignée (Collection Métamorphose oblige), Billy Brouillard nous revient dans un cinquième épisode où à l’occasion d’Halloween, il se fait chasseur de fantômes. Equipé d’une loupe de « trouble-vue », reproduite à l’intention du lecteur façon « Pif gadget », Billy va pouvoir satisfaire son goût pour l’aventure tout détectant les ectoplasmes et autres goules de la nuit en embuscade.

Il est difficile de ne pas tomber sous le charme et cet opus devrait une fois encore séduire le jeune public, et pourquoi d’autres lecteurs jusqu’à 77 ans. Car avec son univers inventif et intemporel, Guillaume Bianco sait parfaitement nous replonger dans le monde de l’enfance. Dans cette bondissante histoire « à l’ancienne », on ne voit pas l’ombre d’un Smartphone ou d’une Playstation, non, ici c’est l’imagination qui règne en maître. Avec donc cette fameuse loupe, quelques fiches pratiques et diverses anecdotes amusantes qui jalonnent le récit, l’auteur sait maintenir le lecteur en éveil. De même, son trait est dynamique et très plaisant, pouvant évoquer les récits jeunesse d’un certain Joan Sfar, la rondeur en plus, une rondeur que l’on retrouve jusque dans la forme des cases. Pourtant, on peut peut-être regretter de ne pas trouver de planches pleine page, ou, à défaut, de cases plus grandes (il y en a mais elles se comptent sur les doigts de la main), pour pouvoir justement se délecter du graphisme foisonnant. Quant à l’histoire en elle-même, elle saura plaire ceux qui ne sont pas rebutés par l’abondance textuelle qui, pour d’autres, peut nuire quelque peu à la fluidité de la lecture.

Ce « Billy Brouillard », premier volet d'une série dans la série (car en réalité il s'agit du cinquième tome), n’est donc pas exempt de petits défauts, mais la richesse de l’univers qu’il développe et qui trouve un relais idéal en tant que livre-objet, saura constituer un solide argument en faveur de ce petit héros attachant et ambivalent qui dit aimer la nuit autant que redouter la mort.