Au-delà des frontières
de Andreï Makine

critiqué par Blue Cat, le 27 avril 2019
( - 59 ans)


La note:  étoiles
OVNI littéraire
Bien difficile de résumer ce dernier roman d’Andreï Makine... Essayons : Un jeune 'identitaire' se suicide en laissant un roman traitant du grand déplacement. En gros, un grand nombre de Français sont envoyés en Libye (où Sarkozy devient un prospère vendeur de Rolex, seul point qui m'a fait sourire), Ils sont remplacés par des hordes de migrants qui envahissent la France. La mère du suicidé, ancienne 'humanitaire' très déçue par son engagement passé, remet le manuscrit au narrateur, qui lui même le remet à un vieil écrivain érudit revenu de tout. Et mon tout fait ? Un livre totalement raté.

En effet, cela part dans tous les sens, sans queue ni tête, et surtout sans cohérence morale de la part de l'auteur. Mon sentiment est que A. Makine a des sympathies réelles pour l'extrême droite identitaire (flagrant dans ses interviews), mais n'assume pas. Dommage, car tenir une position claire et argumentée lui vaudrait un lectorat, peut-être pas énorme, mais qui saurait à quoi s'en tenir. Alors que là, il s'enlise dans un imbroglio pas clair du tout, thèse + antithèse + nouvelle thèse... avec un final limite risible.

Le narrateur suivi de la mère du suicidé, qui ne le quitte plus, s'en va rejoindre le vieil écrivain érudit dans une 'communauté spirituelle', du genre 'Temple solaire' de triste mémoire. Communauté qui vit en autarcie, loin de toute société et qui semble attendre l'événement libérateur de l'humanité telle qu'elle va (à sa perte). Les Martiens ? Un nouveau chef autocratique luminescent ( genre Poutine, que Makine admire) ?

J'avais pourtant aimé 'Le testament Français' du même auteur. Beaucoup moins les livres suivants. Avec ce dernier livre, je suis un peu triste (et même gênée) pour lui, car il s'est bel et bien égaré sur ce coup là. Je ne porte pas de jugement politique, je place la littérature bien au dessus de ça et j'admire sincèrement des écrivains loin de ma sensibilité. Mais là, non vraiment... Il manque un capitaine courageux, qui assume le cap, à bord de ce navire en perdition.
A éviter 1 étoiles

J'ai essayé de persister un peu plus d'une trentaine de pages , mais vraiment je trouve ce texte illisible , tant sur le fond que sur la forme. Le narrateur lit le manuscrit d'un jeune écrivain d'extrême droite . Sans adhérer complètement au galimatias à la mode identitaire qui constitue ce texte , il lui porte une attention bienveillante . Cependant il hésiterait à en soutenir la publication , à cause , vous le devinez, de la bien-pensance qui est chacun le sait bien sûr l'ennemi numéro un de nos sociétés occidentales. Je veux bien essayer de comprendre ce qui se passe dans le cerveau de personnes qui me hérissent , mais au bout d'un moment , je crie grâce et j'abandonne.
Par contre j'ai adoré " L'archipel d'une autre vie" du même auteur

Nav33 - - 76 ans - 16 mai 2020