Lune sanglante
de James Ellroy

critiqué par Arkady, le 19 juin 2004
( - 41 ans)


La note:  étoiles
Urbain
Voilà un roman extraordinaire. Ceux qui suivent mes critiques savent que je met rarement 5 étoiles. Et bien là voici un roman qui les mérite. Lune Sanglante, c'est un policier qui traque un tueur. Mais Lune Sanglante c'est bien plus que ça.

Lune Sanglante, c'est une descente dans l'enfer urbain, dans Los Angeles, la ville des droguées, des prostituées, des ghettos noirs peuplés de pillards et d'ivrognes, un monde de flics corrompus, de sadiques, de pervers, un monde violent et sans pitié.

Un monde de sexe, d'orgies, de désir, de jouissances, mais aussi un monde de sang, de meurtres, de mutilations, de viols.

Lune Sanglante c'est la réalité.
Lloyd Hopkins - 1 9 étoiles

Un des premiers romans d'Ellroy, et le premier de sa première grande oeuvre : la trilogie consacrée au personnage de Lloyd Hopkins, flic de Los Angeles à la vie tourmentée. Cette trilogie, à la base, aurait dû être une quadrilogie, mais Ellroy cessera de s'intéresser à son personnage après le troisième roman, dommage.
Adapté au cinéma ("Cop" avec James Woods, film intéressant, mais adaptation moyenne malgré tout), ce "Lune Sanglante" montre Hopkins aux prises avec un redoutable tueur en série. Ellroy décrit une ville en pleine décrépitude et une ambiance parfaitement années 80, ce roman est une sorte de "Police Fédérale Los Angeles" ou de "Miami Vice" en version papier. C'est court, tassé, efficace, en un mot comme en cent : un classique.

Bookivore - MENUCOURT - 41 ans - 22 juin 2023


A lire d'une traite ou pas 6 étoiles

Livre long à démarrer et difficile à suivre car les lieux et l'action peuvent changer au fil des paragraphes. Des événements peuvent avoir de l'importance vingt pages plus tard. Personnellement, j'ai dû relire ou revenir en arrière pour trouver l'explication de plusieurs situations. A lire en prenant son temps et en respectant la ponctuation et en sachant que le paragraphe suivant peut nous emmener ailleurs.

Tetef - Tarare - 50 ans - 14 décembre 2014


J’ai rendez-vous avec la lune 9 étoiles

Après une première expérience avec « le Dahlia Noir », j’étais impatient de m’attaquer à « La Lune Sanglante », mon deuxième James Ellroy. D’emblée, on retrouve le style nerveux et précis du précédent opus, mais avec encore plus de noirceur et de violence. Les premiers chapitres, parfois à la limite du supportable, s’enchainent comme un ensemble de nouvelles qui me laissent sur ma faim. Où veut-il en venir ? Dans quel méandre de la noirceur de sa folie créatrice veut-il nous emmener ? J’avoue être presque déçu. Puis petit à petit, le récit gagne en densité et perd de sa violence. On rentre dans la vie des personnages, dans leurs faiblesses, leurs blessures qui font leur force, on sent venir l’affrontement final entre le tueur déjanté ancien souffre douleurs dans sa jeunesse et le flic borderline, trop intelligent pour être crédible. Finalement, c’est un roman noir très classique d’une efficacité remarquable qui offre du grand spectacle. Premier volet d’une trilogie (suivi de « À cause de la nuit » et de « La Colline aux suicidés »), j’ai très envie de poursuivre l’expérience.

Fanchic2011 - - 57 ans - 3 janvier 2012


Ellroy s'embourbe 4 étoiles

Après l'excellent "Brown's requiem" et le non moins bon "Un tueur sur la route", je me suis décidé à entamer la trilogie concernant son personnage atypique, Lloyd Hopkins.
Malheureusement c'est loin d'être passionnant. Il faut s'avaler la moitié du bouquin pour entrapercevoir un début d'intérêt. La première partie est certes indispensable pour bien cerner le personnage principal qu'est Lloyd Hopkins, ce flic génial et par définition incompris, mais que c'est long, laborieux et surtout compliqué à lire. Je n'évoque pas le scénario qui lui est relativement accessible, mais plutôt tout ce qui tourne autour et qui manque cruellement de clarté.
Pour le reste c'est toujours aussi glauque, malsain et voire même bizarre. Ellroy nous entraine dans un monde sanglant, brutal et pervers, où rôde la mort prête à frapper dès que l'occasion lui en est donnée. Les âmes sensibles devront prendre garde car les descriptions sont crues et les situations le plus souvent dérangeantes.

As de la police de Los Angeles, Lloyd Hopkins est un flic hors norme. Doué, considéré par beaucoup de ses pairs comme un génie, il ne recule devant rien pour arriver à ses fins. Personnage complexe à l'intelligence supérieure, marqué par un terrible évènement survenu pendant sa jeunesse, sa vie dissolue lui est indispensable pour sa survie.

Ellroy a su parfaitement décrypter la psychologie de son héros, mais à trop vouloir en faire, il nous y perd quelque peu et l'ennui s'installe inexorablement.

Ayor - - 51 ans - 16 mars 2010


du Ellroy tout craché 8 étoiles

Comme à son habitude, James Ellroy nous livre une histoire qui est assez longue à démarrer. Cela peut aussi s'expliquer par le fait qu'il s'agit du 1er tome des aventures du sergent Lloyd Hopkins. L'auteur s'est donc attaché à nous raconter sa vie (avec des passages de son enfance) et à développer sa personnalité.
C'est un univers parfois glauque, souvent violent, et toujours pessimiste qui ne laisse pas indifférent. Mais si vous aimez le monde de James Ellroy, vous ne serez pas déçu. Le style est tellement fort et bien maitrisé que l'on dirait du vécu chez l'auteur (ce qui n'est pas exclu quand on connait la nature un peu "tordue" de J.Ellroy !)
En bref : du Ellroy tout craché. On aime ou on n'aime pas.

Sinon - Paris - 48 ans - 20 mars 2006


trilogie Lloyd Hopkins 7 étoiles

Ce livre fait partie d'une trilogie avec "A cause de la nuit" et "La colline aux suicidés". Dans ces 3 romans indépendants, l'inspecteur Lloyd Hopkins s'agite dans les bas fonds de Los Angeles.

Lloyd Hopkins est le frère jumeau de l'inspecteur Harry Bosch de Connelly mais en encore plus noir, plus torturé.

L'écriture d'Ellroy est violente, noire, sale, dérangeante. Dans cette trilogie (au contraire d'autres romans : Le dahlia noir, Brown's requiem...), j'avoue parfois avoir eu le sentiment de violence gratuite, de surenchère. Et j'ai principalement eu ce sentiment lors de la lecture de "Lune sanglante".

Mais que ce sentiment soit justifié ou pas, la violence est partie intégrante de l'écriture d'Ellroy qui reste définitivement à part dans le monde du polar américain ou les intrigues se font souvent plus cleans, plus lisses pour assurer de meilleures ventes.

Tophiv - Reignier (Fr) - 48 ans - 1 juillet 2004