Le Vercors oublié : La résistance des habitants de Saint-Martin (1942-1945)
de Francis Ginsbourger

critiqué par CHALOT, le 10 avril 2019
(Vaux le Pénil - 76 ans)


La note:  étoiles
un document exceptionnel
Le Vercors oublié
la résistance des habitants de Saint-Martin (1942-1945)
livre de Francis Ginsbourger
les éditions de l'Atelier
279 pages
février 2019


La famille de l'auteur s'est réfugiée dans le Vercors pour fuir .
Cette chasse aux juifs , prélude à l'extermination par les nazis de 6 millions d'hommes, de femmes et d'enfants, qu'ils subissent les contraint à fuir.
Cette famille a trouvé une protection auprès de la population.
Particulièrement sensibilisé par cette histoire qu'il n'a pas connu lui-même, l'auteur questionne les siens, récupère des écrits et des témoignages et lit tout ce qui s'écrit.
Pourquoi ce quasi silence de son père ?
Il aura peu à peu la réponse....
Son père, jeune homme aurait voulu faire plus, il regrette de ne pas avoir été plus actif.
Ce qu'il a fait, il l'a fait....Il peut en être fier d'autant plus que son propre père le bridait par peur.
Les minutes d'un procès contre des délits commis à Saint-Martin en Vercors constitueront le point de départ de ce récit très documenté.
Plusieurs communes ont subi l'assaut des nazis en juillet 1944, les massacres et tortures ont été perpétrés contre des résistants et des paysans.
Des femmes, des enfants et des hommes ont été mutilés et brûlés.
Aujourd'hui on ne parle plus de Saint Martin qui a été préservé des exactions des nazis.
L'auteur revient sur ce fait et rappelle la place qu'occupait cette commune où résidait la direction de la résistance et où a été proclamé le retour de la République.
Mais qui sont les protagonistes de ces événements funêbres et héroïques ?
Il y a ceux et celles que l'histoire honore, les résistants, parfois de la première heure mais aussi parfois de la dernière .
Il y a aussi les fermiers et habitants des villages que l'on voit agir de façons différentes .
Les occupants de l'armée allemande ne sont pas tous des sauvages, ça et là, certains ont des gestes d'humanité.
« De ces gestes-là, où des individus ont fait prévaloir leur sens moral sur la pression du groupe et du camp auquel ils appartenaient, ou sur leurs ordres qui leur étaient donnés. »
Nous restons des hommes....c'est ainsi qu'au moment de la contre-offensive avec la libération du Vercors, des partisans vont eux-aussi avoir des gestes de mansuétude envers des soldats allemands blessés.

Jean-François Chalot