Tout est provisoire même ce titre
de Mix ô ma prose

critiqué par Débézed, le 11 février 2019
(Besançon - 76 ans)


La note:  étoiles
Percutant !
Avant même que d’avoir lu la première ligne de l’avant-propos, l’auteur nous interpelle avec le pseudonyme qu’il s’est choisi et avec le titre qu’il a donné à ce recueil : « Tout est provisoire même ce titre ». On le comprend mieux quand on a lu ses aphorismes qui démontrent bien la précarité de notre monde, de notre civilisation, de notre société… Quant au pseudonyme, j’ai pensé, peut-être à tort, que ça avait quelque chose à voir avec ses talents de slameur qui pourrait déclamer ses aphorismes sur scène. On pourrait ainsi lire ceux-ci comme les paroles des compositions qu’il présente au public… ? En revanche, j’ai refusé de croire qu’il voulait nous faire le coup du lapin en évoquant le fléau qui hante tous les cuniculteurs, la fameuse myxomatose. Il n’irait tout de même pas jusqu’à se prendre pour l’ange exterminateur des lapins que nous sommes !

J’ai bien rigolé en lisant ce recueil même si l’auteur semble un peu désabusé et déçu par ses contemporains qui gobent un peu trop facilement tout ce qu’on leur promet sans beaucoup réfléchir.

« L’air du temps est si pollué
Que les horloges ont des crises
d’asthme. »

Le réchauffement de la planète est un tel fléau qu’on n’hésite pas à l’accuser de tous les maux malgré l’avertissement de l’auteur :

« Face au réchauffement climatique,
Garder son sang-froid. »

L’humanité semble avoir perdu les pédales,

« Humaine est la nature
L’inverse est moins sûr. »

Et l’homme est

« Trop terrestre pour être extra. »

L’auteur frôle même le désespoir quand il écrit :

« Je ne crois que ce que je vois
Et je préfèrerais être aveugle. »

Ce qu’il voit, c’est aussi ce que nous montre la télévision tous les samedis ce qui lui inspire cette question que tous les dirigeants et manifestants devraient se poser depuis longtemps :

« Est-ce que le mal-être a un rapport
Avec le fait de s’être bien fait avoir ? »

Excellente question dans ce monde où il suffit d’

« Avoir un cœur de pierre
Pour faire carrière. »

Espérons que ce monde est très provisoire et que bientôt naisse un monde nouveau où le bon sens aura une place prépondérante et où les humoristes pourront nous faire rire sans aucune réserve, même pas la moindre once de désabusement.