Le sourire de Satoko, l'ange des chiffonniers
de Paul Glynn

critiqué par Pascale Ew., le 3 février 2019
( - 56 ans)


La note:  étoiles
Histoire d'une sainte japonaise
En 1947, à dix-huit ans, Satoko Kitahara entre en contact avec un monde qu’elle ignore, celui de la pauvreté. Elle découvre une communauté de chiffonniers installés dans un parc public à Tokyo, des laissés pour compte plongés dans la misère suite à la guerre. En même temps, cette descendante de prêtres shintoïstes entre par hasard dans une église et est bouleversée par une statue de la Vierge Marie. Elle se renseigne sur le catholicisme, puis suit le catéchisme et progressivement décide de devenir religieuse. Malheureusement, sa mauvaise santé – elle a contracté la tuberculose pendant la guerre – la voit rejetée par le couvent.
Satoko entreprend tout de même d’aider les chiffonniers, mais elle se heurte au scepticisme face à sa sincérité. Un responsable de la Cité des Fourmis (nom de la communauté) lui rétorque qu’elle ne peut les aider qu’en vivant avec eux et comme eux, selon la 2ème lettre aux Corinthiens (« Lui qui était riche, il s’est fait pauvre pour vous, pour que vous soyez riches au prix de sa pauvreté »). Satoko se donne donc corps et âme à ce qu’elle envisage comme sa mission : elle devient à la fois chiffonnière...
La lente conversion de Satoko est très touchante, sa dévotion à Marie, son abandon complet à la Providence et finalement le don de ses souffrances tout en faisant le vœu de garder le sourire renvoient à d’autres saints. Cependant, ce livre évoque principalement l’exemple de vie qu’elle a offert et qui a permis de nombreuses conversions autour de Satoko, bien plus semble-t-il que des paroles d’évangélisation. Toutefois, il m’a manqué les pensées de Satoko, car l’auteur se focalise principalement sur ses actes.
Le style est plus que quelconque, voire vieillot, l’ouvrage laisse à désirer au niveau du français et les répétitions sont parfois lassantes, mais l’intérêt se situe dans le contenu. Notamment, l'approche de la mentalité japonaise nous permet de mieux l'appréhender.