No War - Tome 1
de Anthony Pastor

critiqué par Pucksimberg, le 3 février 2019
(Toulon - 44 ans)


La note:  étoiles
Un premier volet dynamique
Cette bande dessinée se déroule au Vukland. Un projet de barrage divise la population, il y a les écolos qui s’opposent à cette décision et les skinheads à la botte du pouvoir en place qui sèment le trouble dans le pays. Un ingénieur en lien avec ce projet est retrouvé assassiné. Ce n’est pas tout ! Une pierre mystérieuse qui semble avoir un pouvoir surnaturel intrigue certains personnages. Elle semblerait être exceptionnelle et est très recherchée. Le personnage principal est un jeune homme pris entre deux feux. En effet ses parents ont des opinions contraires et ne soutiennent donc pas le même camp. Il se retrouve projeté dans un monde dont il ne maîtrise pas tous les codes.

Il ne s’agit pas d’un one-shot. Il s’agit d’un premier tome. Un suspense est donc créé et le lecteur s’interroge encore sur la fin et sur les enjeux de cette série. On pense à certaines œuvres de science-fiction, voire même à certaines dystopies, car franchement l’univers dépeint ne donne pas envie au lecteur de s’y projeter. Le cadre défini est inventé, tout en étant assez proche de notre univers. L’atmosphère est hostile, le pouvoir semble peu à l’écoute des citoyens, la cause écologique occupe aussi une grande place, des marginaux se démarquent, la violence et les manifestations sont très présentes, les hommes semblent avoir perdu leurs valeurs … La ville occupe aussi une place centrale dans ce roman graphique. Elle n’est pas belle et attrayante. Elle semble un lieu délaissé et délabré où les solitudes et le danger semblent rôder à chaque coin de rue. Anthony Pastor parvient à donner vie à un monde que l’on parvient à imaginer. Tout semble bien réfléchi et calculé.

Les dessins sont toujours aussi réussis et saisissants. Les visages sont très expressifs et les scènes s’enchaînent avec vivacité. Sur chaque planche, deux couleurs sont présentes, pas plus, ce qui contribue à créer une atmosphère intemporelle et glaçante. Le texte aussi est suffisamment présent pour que le lecteur puisse déduire le caractère des protagonistes et pour bâtir tout le contexte politique et social de cette contrée.

L’album est construit intelligemment et donne envie au lecteur d’en connaître la suite.