Jaune de Naples
de Jean-Paul Desprat

critiqué par Veneziano, le 13 janvier 2019
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
La porcelaine, source de concurrence dans l'Europe du 18ème
La manufacture de Sèvres a fini par être reconnue mondialement, à la fois pour ses oeuvres de porcelaine de pâte tendre, mais aussi, par la suite, pour celles de pâte dure. Ce défi a été gagné, et a constitué l'enjeu de la première partie du triptyque de Jean-Paul Desprat, Bleu de Sèvres. Cet organe, relevant désormais de la seule autorité royale, est devenue l'égale de celle existant en Saxe, mais les convoitises ne font que continuer en Europe, en la matière.
Si la Pompadour s'est faite mécène de cette réussite en usant de son autorité auprès de Louis XV, la reine des Deux Siciles souhaite que son royaume bénéficie d'une institution similaire. Les frères Masson se rendent à Naples, afin de raviver la manufacture de Capodimonte. Des enjeux diplomatiques s'entremêlent, des fâcheries restant à éviter. La violence de la ville et un vivier d'intrigues en tous genres compliquent l'entreprise. Anselme arrive à ses fins, revient en France.
A son retour, avec Hannong, il lui reste à convaincre Marie-Antoinette, reine de France, de l'utilité pour le roi de France de rester mécène d'une telle entreprise, comme de conserver une position dominante et une place de précurseur dans un domaine devenant hautement concurrentiel. Les entrelacs familiaux, politiques, amoureux, criminels s'adjoignent à cette intrigue principale, qui continuent dans Rouge de Paris.

Ce roman historique m'a passionné, tout autant que le précédent opus du triptyque, tant les rebondissements restent permanents, l'enjeu de taille pour un sujet aussi inattendu, propice à la démonstration de raffinement et de savoir-faire. Cette lecture mérite de l'attention, en raison de ses multiples soubresauts, l'intrigue principale restant assez aisée à suivre, mais l'existence de nombreux personnages nécessite une concentration minimale.
Déconcertant par son sujet et son époque, ce voyage spatio-temporel mérite éminemment le détour.