Androïdes T03 - Invasion
de Sylvain Cordurié (Scénario), Emmanuel Nhieu (Dessin)

critiqué par Septularisen, le 5 janvier 2019
(Luxembourg - 56 ans)


La note:  étoiles
Un androïde peut-il ignorer qui il est?
Au début de l’histoire nous sommes sur terre dans un futur proche. Nous découvrons un homme, Jerrod, que trois de ses semblables sortent d'un long sommeil artificiel au fond d’un banal entrepôt.

Au début, il est totalement perdu. Il ne sait pas qui il est ? Pourquoi il était endormi ? Depuis combien de temps dormait-il ? Et qui sont ceux qui l'ont réveillé ? Ils portent d’ailleurs tous la même étrange combinaison noire que lui ? Mais pas le temps d’avoir des réponses, car les quatre humains sont directement attaqués par une gigantesque créature ressemblant à une sorte de crabe titanesque, qui tente de les tuer. Heureusement pour lui, ses compatriotes ont développé d’étonnants pouvoirs pour se défendre contre ces créatures.

Il découvre alors que New York, la ville où il a grandi est complétement ravagée. Quasiment déserte et entièrement détruite par une guerre mondiale qui a commencé trois jours plus tôt, entre les derniers humains et un envahisseur extra-terrestre…

Troisième volume de la «série-concept», de one-shot inspirés d’un thème de «L’androïde» et avec comme seul guide les «Trois lois de la robotique», telles que définies par Isaac ASIMOV (1920-1992), cet opus est confié à M. Sylvain CORDURIÉ (*1968), pour le scénario et à M. Emmanuel NHIEU (*1974), pour les dessins.

Le scénario de M. CORDURIÉ est bon et tiens la route. Il n’est pas très original puisque on peut, entre autres, y reconnaître des «ressemblances» avec le film MATRIX (1999) d’Andy et Larry WACHOWSKI (le film est d’ailleurs cité dans la BD…), on a un récit post apocalyptique où des humains se «réveillent» avec des pouvoirs extraordinaires et l’un d’eux est bien sûr «l’élu»! Sans oublier bien sûr les « X-Men » de la franchise Marvel et leurs étonnants pouvoirs. Mais aussi au livre «Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques?» (plus connu sous le titre du film qui en a été inspiré: «Blade Runner»...), de Philip K. DICK (1928 – 1982 [le titre du livre est d’ailleurs aussi cité dans la BD]).

C’est un peu compliqué, et il faut rester disons «concentré», si l’on veut bien comprendre l’histoire. Les dialogues teintés de cynisme désabusé du héros de l’histoire n’aidant pas, il est vrai, à la compréhension… Mais bon, cela fait partie intégrante du scénario, et il faut l’accepter.
La fin est par contre trop précipitée et le « twist » final intervient – je trouve -, d’ailleurs trop tôt dans l’histoire.

Je suis par contre plus sévère avec les dessins de M. NHIEU, qui, disons le tout de suite, sont «un peu en dessous» du niveau qu’il faudrait pour cette BD. Je comprends encore que les créatures géantes extra-terrestres sont dessinées de façon très «brouillonne» vu que cela fait partie intégrante de l’histoire. Les visages sont un peu trop «inter-changeants» et pas assez bien dessinés, comme baveux surtout quand ils sont dessinés de loin. (p. ex. p. 12-14).
Il y a aussi des invraisemblances criantes, ainsi p. ex. p. 40, si toute la ville est entièrement détruite et en ruines, comment cela se fait-il que le square est absolument intact, les arbres bien verts et la statue au milieu de la fontaine, au centre de la place est comme neuve? Alors que tout est détruit autour, on voit même encore à droite de l’image, les tables et les chaises de la buvette bien rangées? Incroyable non? Pareil p. 55 d’ailleurs, le pont et ses alentours son mystérieusement intacts…

En conclusion une bonne BD de cette série, non sans quelques reproches, je ne comprends p. ex. pas où est le thème de «l’androïde» dans ce volume?