Mozart est un joueur de blues
de Ernest J. Gaines

critiqué par Jfp, le 11 novembre 2018
(La Selle en Hermoy (Loiret) - 75 ans)


La note:  étoiles
petite chronique de la négritude
Cinq nouvelles, sur le thème du quotidien des nègres (le mot est de l’auteur, sans aucune connotation péjorative, comme il devrait toujours être compris) de la Louisiane. En admirateur de Faulkner, Gaines tente de retranscrire le langage imparfait mais fortement imagé de ses personnages, tous issus du petit peuple travaillant sous le soleil dans les champs de canne à sucre. Des instantanés de vie, des personnages de tous âges que l’on retrouve d’une nouvelle à l’autre, formant au fil des pages une savoureuse comédie humaine. Qu’il s’agisse du regard étonné des enfants sur le monde des adultes ("Les tortues"), de l’amour ("Le garçon au costume croisé", "Mary Louise", "Mon Grandpa et l’esprit malin") ou de la vieillesse et la mort ("Tout comme un arbre") on sent la vérité affleurer avec force à chaque mot, dans cette remarquable traduction de Michelle Herpe-Voslinsky. Un pur bonheur de lecture, qui donne furieusement envie de lire d’autres œuvres de cet auteur afro-américain, injustement méconnu en France.