Le silence du moteur
de Olivier Lebé

critiqué par Nathavh, le 31 octobre 2018
( - 59 ans)


La note:  étoiles
le silence du moteur
Cela commence comme un road movie. Pierre Delaire est français, musicien, guitariste, compositeur. Il a suivi son épouse Célia aux USA, et s'est installé à Los Angeles avec sa fille Romy âgée de 7 ans à leur arrivée.

Romy est adolescente, borderline, suicidaire. Elle se scarifie les cuisses, un choc pour Pierre. Cela fait un an qu'elle ne va plus au lycée. Durant les hospitalisations de Romy, Pierre roule souvent en voiture.

Un jour Romy lui a dit, "Emmène moi".

Alors ils prennent la voiture et sillonnent les alentours de Los Angeles. Les descriptions des alentours de L.A. sont juste magnifiques, j'avais l'impression d'y être. Sur la route, Romy est plus calme. Pierre a tout laissé tomber pour s'occuper de sa fille; la musique, sa guitare, tout ou presque.

Ils s'installent près de Topanga, là où la montagne rencontre la mer à la proximité d'un canyon. Ils y rencontreront André, Nova, Michèle et les serious kids, une année blanche pour se chercher, se retrouver, se reconstruire. Une année pour apprendre à lâcher prise et reprendre confiance en la vie.

L'écriture est belle, musicale, fluide, rythmée. C'est très bien écrit mais j'avoue avoir eu un peu de mal à entrer dans la lecture. Le texte est décousu, le récit arrive par bribes, c'est un peu comme des instantanés, des morceaux de vie qui remontent à la surface.

Un peu en dehors de mon style de lecture mais je suis convaincue qu'il plaira à beaucoup d'entre vous. Une certitude, c'est très bien écrit et la musique y tient également une grande place.

Ma note, un peu sévère je pense mais c'est mon ressenti 6.5/10

Les jolies phrases

On arrive quelque part que pour repartir.

On ne naît que quelque part que pour devenir de partout.

J'ai dû user les forces du contre, épuiser ma peur avant de pouvoir me tenir à ses côtés, sans demander pourquoi, en acceptant mon impuissance et celle des autres. J'ai renoncé à comprendre, cessé d'agiter la vase. Je ne pleure plus. J'ai asséché mon amour pour elle. J'accepte de la perdre, de l'avoir déjà perdue. La vie sans elle, avant elle, après elle.

Le bonheur et la culpabilité d'avoir donné la vie sont indiscernables.

On peut toujours compter sur la vie pour nous emmener exactement vers ce qu'il nous faut, là où le coeur s'arrête, là où le coeur repart.

Avoir des parents, cela n'empêche pas le désarroi et la solitude, mais c'est un parapet au bord du vide.