Minivip & Supervip de Bruno Bozzetto (Scénario), Grégory Panaccione (Dessin)

Catégorie(s) : Bande dessinée => Humour

Critiqué par Blue Boy, le 28 octobre 2018 (Saint-Denis, Inscrit le 28 janvier 2008, - ans)
La note : 8 étoiles
Visites : 2 982 

Des têtes au carré VIP

Terre, pollution : 99,999 %. L’humanité est en péril. Et si un complot extraterrestre était à l’origine de cette situation catastrophique ? Deux frères superhéros que tout oppose, l’un grand et fort, l’autre petit et faible, vont se trouver confrontés bien malgré eux à un défi de taille : contrecarrer l’odieuse impératrice de la planète Sparky qui projette de conquérir l’univers grâce à des télé-transporteurs portatifs…

On peut dire que Soleil a fait fort pour accoucher du petit dernier de la collection Métamorphose, « Minivip et Supervip ». Présenté dans un tirage soigné avec vernis sélectif pour la couverture, l’éditeur a fait appel à un vétéran de l’animation italienne, Bruno Bozzetto, et à Grégory Panaccione, figure montante de la BD européenne. Récompensé par un Ours d’or à Berlin en 1990, le Milanais a ressorti ses propres archives pour ce one-shot dérivé de son long métrage de 1968, méconnu de ce côté-ci des Alpes, « VIP, mon frère Superman », avec ses deux héros improbables, parodies des surhommes marvelliens d’outre-Atlantique.

Quant à Panaccione, jeune quinqua arrivé tardivement dans la BD mais déjà remarqué pour « Un Océan d’amour » et sa série « Chronosquad », il a su réactualiser l’univers « sixties » de l’Italien sans en dénaturer l’esprit, un rien provocateur. Son dessin « cartoonesque », graphiquement très abouti, dynamise parfaitement cette histoire aux rebondissements multiples, entre la fable écolo et le pastiche SF. Jouant davantage sur le visuel, ce pavé de 280 pages sans temps morts se lit plutôt vite, et, de façon fort logique, donne parfois l’impression de regarder un dessin animé (il suffit de visionner la bande-annonce pour comprendre). Résultant d’une mise en page serrée, le mouvement est punchy et les trombines des personnages, qu’elles soient flegmatiques ou hallucinées, produisent leur effet comique à plein. Seul bémol, les répliques ne sont pas toujours drôles et la narration tend parfois à s’égarer dans des délires quelque peu tortueux qui diluent la tension censée habiter le récit, même si bien sûr, on est davantage dans le registre de la dérision.

« Supervip et Minivip », ces deux frangins héros plus « anti » que « super » dont on retient surtout la capacité à commettre des gaffes, sauront-ils trouver leur public au-delà de l’Italie ? En tous cas, cet album « jeunesse-mais-aussi-pour-toute-la-famille » ne manque pas d’atouts pour les y aider, avec notamment cette galerie de créatures décalées et hilarantes (l’Impératrice « Fertilité », petite sœur de Jabba the Hutt, Sing-Song, le gorille aux angoisses shakespeariennes, ou encore Sterminator, géant vert très benêt à la syntaxe fantaisiste). Avant de téléporter sur une planète lointaine nos deux zigues en collants, on peut donc les inviter dans son salon de lecture, tout en les priant bien évidemment de ne pas faire de zèle…

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