Born to run de Bruce Springsteen

Born to run de Bruce Springsteen
(Born to run)

Catégorie(s) : Littérature => Biographies, chroniques et correspondances , Littérature => Anglophone

Critiqué par Septularisen, le 24 octobre 2018 (Luxembourg, Inscrit le 7 août 2004, 56 ans)
La note : 10 étoiles
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En fait, je ne voulais pas «rencontrer les Beatles», je voulais ÊTRE les Beatles.

Bon disons-le tout de suite, il est impossible de résumer un livre de plus de 700 pages, - surtout quand c'est l'autobiographie d’un «monstre», que dis-je d’un «monument» du Rock -, en quelques lignes… D’autant plus que je sais que ce site compte beaucoup de grands fans du «Boss», - dont modestement, moi même, je dois avouer -, et donc pas de faux pas admis!...

Alors que dire? Bien tout d’abord que c’est du… SPRINGSTEEN pur jus! C'est-à-dire que c’est écrit comme… Ses chansons! Avec un immense talent, mais «brut de décoffrage»! Il y a même parfois un langage très cru et des gros mots. Mais, cela reste toujours d‘une modestie sans pareil. Le chanteur américain se raconte tout simplement. Il vous laisse entrer dans sa tête. C’est direct, efficace, dur, sans fioritures, sans concessions, franc, honnête, vrai… Humain quoi! Mais, il faut noter une chose essentielle, SPRINGSTEEN n’a jamais oublié le monde ouvrier, - prolétaire dirons certains - d‘où il venait, la chance qu’il avait d’en être arrivé là, le travail que cela lui avait coûté… Toute la biographie "baigne" dans ce détail!

Mais encore? Et bien on pourra entre autres découvrir le récit de sa jeunesse très pauvre dans une petite ville du New Jersey à la popularité internationale. De sa première guitare achetée d’occasion pour quelques dollars aux millions de disques vendus. De l’éducation à la dure de son père à l’éducation de ses trois enfants. De sa jeunesse naïve et désargentée au ranch avec écurie et chevaux, de ses amours d’adolescent à son mariage avec sa choriste Patricia «Patti» SCIALFA (*1954). De son divorce avec Julianne PHILIPPS (*1960), a ses dépressions et crises d’angoisses répétées, soignées à coups d’antidépresseurs. Des nuits sur la plage dans son sac de couchage aux plus grands palaces, avec service de sécurité. Des interminables séances d’enregistrement dans des garages, aux plus modernes studios d’enregistrements. Des ses premiers «lives» dans des bouges, devant trente personnes, aux concerts dans les plus grands stades du monde, devant cent mille personnes. De son premier groupe «Les Castiles» où il n’est même pas le chanteur, à l’E-Street Band où il est le seul leader! De son admiration de jeunesse pour les plus grandes stars (Bob DYLAN, Franck SINATRA, Les Beatles, Les Rolling Stones), jusqu’au jour où il se retrouve sur scène avec… Eux! De ses ennuis de santé à la mort de ses meilleurs amis. (...).

Mais, ce que j’ai le plus aimé ce sont ces petits détails, ces petites anecdotes que l’on ne connaît pas toujours et qui apportent ce petit «je ne sais quoi» qui fait tout l’intérêt d’un livre comme celui-ci.
Ainsi p. ex. on apprendra que la chanson «The River» a été écrite en hommage à sa grande sœur et à son beau-frère et qu’elle raconte leur vie. Que des policiers refuseront plusieurs fois de l’escorter à la sortie de ses concerts car se sentant mis en cause par sa chanson «American Skin (41 Shots)». Qu’il commence parfois à écrire un titre et ensuite il écrit la chanson qui va avec. Qu’à quarante ans son père inquiet pour lui, lui propose de revenir vivre à la maison, alors... Qu’il est déjà multimillionnaire en dollars. Qu’un jour il voit se produire un petit groupe de rock composé d’irlandais tout juste débutants, dans une petite salle de la côte Est, il les trouve tellement bons qu’il se promet de suivre leur carrière… C’était... Les U2! Un soir, il accompagne son fils Evan à un concert du groupe préféré de son enfant : «Against Me!». Il découvre alors non seulement que le bassiste du groupe, Andrew SEWARD, est un de ses plus grands fans, mais qu’en plus il avait un vers de sa chanson «Badlands» tatoué sur un bras et sur l’autre de l’épaule au coude, un tatouage qui… Le représentait! (...).

Un seul regret, pas une phrase, pas un seul mot, sur l’opération USA for Africa «We are the World» (1985), à l’instigation de Lionel RICHIE et Michael JACKSON, qui avec la collaboration de nombreux autres chanteurs, visait à combattre la famine en Afrique et qui m’avait fait connaître (comme à de milliers de futurs fans d’ailleurs…) Bruce SPRINGSTEEN. Et pourtant, il y avait là les plus grands chanteurs américains de l’époque, dont certains le sont encore aujourd’hui!

Bien, je termine ma lecture avec l’impression d’avoir lu une autobiographie, une vraie!
Je ne suis peut-être pas toujours objectif, - puisque fan du chanteur depuis plus de 30 ans -, mais tout de même, j’ai été agréablement surpris! C’est un grand, très grand moment de lecture, qu’il faut prendre soin de bien déguster tout doucement, chapitre par chapitre, page par page. Bruce SPRINGSTEEN ne nous cache rien de ses réussites et de ses échecs, et le tout se lit comme s’il vous avait écrit une longue lettre… Inutile ici je suppose de dire que j’ai aimé, non... adoré!

Voilà ce livre c’est tout cela, et bien plus encore, mais cela est une autre histoire…

Un extrait représentatif : « On peut voir les choses comme suit : en 1964, des millions de mômes ont vu les Stones et les Beatles et se sont dit : Ça me plaît. Certains d’entre eux sont allés acheter un instrument. Certains ont appris à en jouer un peu. Certains ont atteint un niveau suffisant pour peut-être intégrer un groupe local. Certains ont peut-être même enregistré une maquette. Certains ont peut-être eu de la veine et décroché un contrat avec une maison de disques. Parmi ceux-là un petit nombre a peut-être même vendu quelques disques et sorti un petit hit et, parmi eux, un petit nombre a eu une brève carrière musicale et réussi à vivoter modestement. Très peu sûrement ont réussi à gagner leur vie en tant que musiciens et très, très peu à connaître un succès continu qui leur a apporté gloire, célébrité, fortune et satisfaction. Et ce soir-là, c’est un de ceux-là qui se tenait entre Mick Jagger et George Harrison, un des Stones et un des Beatles. En 1964, quelle probabilité y avait-il pour que celui qui décrocherait la timbale soit ce gamin de quinze ans boutonneux, avec sa guitare Kent bon marché, de Freehold New Jersey? Mes parents avaient RAISON : J’avais effectivement UNE chance, UNE chance sur un MILLION, sur PLUSIEURS MILLIONS. Et pourtant… j’étais là. Je savais que j’étais doué et je savais que j’avais bossé dur, mais CES DEUX GARS-LÀ, EUX C’ÉTAIENT LES DIEUX, moi j’étais, euh… un guitariste qui avait trimé comme un dingue"...

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