Contrepoint
de Aldous Huxley

critiqué par ARL, le 30 septembre 2018
(Montréal - 38 ans)


La note:  étoiles
Adultère et philosophie
Une citation du personnage de Philip Quarles, sorte d'alter-ego d'Aldous Huxley dans le roman, résume assez bien le problème majeur que j'ai eu avec "Contrepoint":

« Le défaut capital du roman d'idées, c'est qu'on est obligé de mettre en scène des gens ayant des idées à exprimer,– [...] les gens qui sont capables de dérouler des thèses proprement formulées ne sont pas tout à fait vivants : ils sont légèrement monstrueux. Il devient un peu ennuyeux, à la longue, de vivre avec des monstres. »

Il est donc évident que l'auteur présente à dessein des "monstres" qui ne font que se tromper les uns les autres et s'écouter parler. La majeure partie des dialogues ressemblent davantage à des articles scientifiques qu'à des conversations. Il n'y a aucune réelle intrigue à laquelle s'accrocher, les personnages sont pour la plupart mesquins et égoïstes, et dans l'ensemble il s'agit d'une oeuvre très, très intellectuelle. On ne peut pas remettre en doute l'intelligence d'Aldous Huxley, ni lui enlever la finesse de ses analyses politiques et sociales, mais ça n'empêche pas "Contrepoint" d'être plutôt barbant. Après des pages et des pages de chronique mondaine et de dialogues qui sonnent faux, j'étais épuisé et mon intérêt s'évanouissait aussi vite que ma patience.