Hivernages
de Maude Deschênes-Pradet

critiqué par Libris québécis, le 29 septembre 2018
(Montréal - 82 ans)


La note:  étoiles
Survivre à l'apocalypse
Voici un magnifique roman post apocalyptique qui trace les sentiers d’une survivance uniquement possible que dans un monde de connivences. Les personnages ont l’âme à la tendresse et sont fidèles à leurs promesses de nourrir ce qui les unit pour éviter la détresse dans nos sociétés détruites par les maladresses qui nous ont conduits à un cul-de-sac.

L’auteure s’est servi magnifiquement de l’allégorie de l’hiver pour souligner la dormance que tous vivent dans un monde à débroussailler dans la mouvance qui a fermé la route aux connaissances qui, jusque-là, assuraient notre compétence à gérer notre planète. La pérennité d’une saison hivernale a bloqué toutes les issues. On se réfugie où l’on peut comme dans les couloirs souterrains d’une ville qui ressemblent à ceux de Montréal, dans une église désaffectée, au sommet d’un building de 32 étages et en forêt.

On se claustre pour résister au froid. Un froid symbolique qui cache ce que devrait être le lieu de l’homme et de la femme. Dans un paradis perdu, seule l’amitié indéfectible est salvatrice. Une connivence généralisée avec chacun, voire avec la faune représentée dans le roman par les pigeons et les loups. L’union fait la force.

La thématique évite les affres de la déprime. Tout est possible. Une lumière éclaire le bout du tunnel. C’est une œuvre réconfortante dans le contexte du réchauffement climatique. À cause de son caractère fort poétique, le roman limite grandement l’étendue du lectorat.