Tarabas. Un hôte sur cette terre
de Joseph Roth

critiqué par Pucksimberg, le 19 septembre 2018
(Toulon - 44 ans)


La note:  étoiles
Un hôte sur cette Terre
Tarabas est un étudiant révolutionnaire. Une voyante lui annonce un jour qu’il commettra d’abord un crime puis deviendra un saint. Cette prédiction hantera ce personnage qui part en guerre, devient rapidement colonel. Il devient autoritaire, redouté et dur. A Koropta, les Juifs de la communauté ne sont pas bien vus … La prédiction pourrait bien se réaliser.

Ce roman de Joseph Roth est de facture classique. La structure du roman est facilement identifiable et il est vrai que le lecteur arrive parfaitement à voir quelles seront les deux parties de l’œuvre. Ce n’est donc pas le suspense qui sera le principal moteur de la lecture. Le contexte historique est intéressant puisqu’il est lié à la première guerre mondiale et à la révolution bolchévique. Le statut du juif attire aussi l’attention du lecteur et la notion de bouc-émissaire prend tout son sens ici. Certaines scènes sont frappantes. La scène de beuverie dans un lieu chargé en sensualité à cause des dessins de l’un des personnages sur les murs, suivie de la chute d’un pan de mur reste à mon sens le passage le plus réussi de ce roman.

Par ailleurs le roman, malgré un schéma attendu, peint avec justesse la chute et le rachat d’un individu dont le salut a quelque chose d’assez religieux. Je dois reconnaître que j’ai moins été touché par ce roman et par ses personnages parce que sans doute tout paraît déjà écrit. L’écriture est agréable à lire, l’œuvre reste riche, mais l’histoire est moins prenante. Cela n’enlève aucune qualité littéraire à ce roman, c’est le plaisir du lecteur qui est moins grand.