Massacre en Ardennes
de Franz Bartelt, Alain Bertrand

critiqué par Catinus, le 15 septembre 2018
(Liège - 72 ans)


La note:  étoiles
Massacres ( au pluriel)
L’histoire se déroule de nos jours dans les Ardennes à la fois françaises et belges, du côté de Charleville, Bouillon, Saint-Hubert. Un centre de stockage de déchets toxiques et nucléaires à Bergnies, en lieu et place de l’ancienne base de l’Otan, est prêt à être installé ( tiens, cela me rappelle quelque chose, du côté de Bovigny-Gouvy …) Les écologistes sont sur le coup et manifestent leur désapprobation ; en face d’eux une belle bande de pourris et de crapules. Il y est également question d’espionnage et de mini- bombes nucléaires. Et puis, comme le titre ne l’indique pas, de toute une série de massacres, au pluriel donc.
Le style est vif et assez cru.

Extraits :

- C’est comment l’air des Ardennes ?, interrogea Tonton.
- Hé, c’est de l’air, dit le gynécologue.
- Du bon air ?
- Du beau, du bon, oui, du bon air. De l’air pur. Avec de l’oxygène à foison. Et des senteurs balsamiques. Le territoire est aux trois quarts couverts de forêts. Ça rigole pas !
- T’entends, Max, dit Tonton en se frottant la poitrine du plat des mains. Toi qu’es pris par la fureur de respirer, ça ne te dirait pas de séjourner dans un pays où il y a vingt-cinq kilos d’air pur au mètre carré !
- Même plus, stipula le Belge.
- Des hectares d’air pur ! Il est unique, je suis sûr, l’air des Ardennes.
- Ça ! dit le Belge.
- Je suis sûr qu’on en prend plein la gueule. Il est peut-être même plus fort pour les poumons comme les nôtres. Mais je te le dis, il faut que tu ailles faire un petit séjour dans ce pays qui se respire ! Fréquenté comme il est en ce moment, tu trouveras à t’occuper. Y a tout ce qui te plaît, là-bas : des crapules noires comme un sceau de péchés, des innocents aux poches pleines, des canailles équipés pour la frappe globale, des assassins musclés, des emmerdeurs patentés et, si je ne m’abuse, tout un tas de gens redoutablement honnêtes.
- L’Ardennais est idéaliste, certifia le belge, sans rire.
- C’est ce que je dis, confirma Tonton. Alors, Max ? Là-bas, y a vraiment de quoi te refaire une santé ! Vas, j’te dis !


- La Didine Poirette qui n’avait jamais vécu qu’autrement qu’à califourchon sur des mecs à la braguette ouverte.

- A cinquante ans, il avait les artères en cholestérol massif. C’était de notoriété qu’il vidait quatre bouteilles de vin par jour, sans compter la bière et l’alcool qui, dans ces pays, sont administrés comme des médicaments. Il ne lâchait jamais son cigare. Entre deux cigares, il fumait un joint, pour le fun.