La genèse du langage et des langues
de Jacques Francois

critiqué par Colen8, le 2 septembre 2018
( - 82 ans)


La note:  étoiles
On n’a pas fini d’en parler
Les hypothèses pullulent, se complètent ou se contredisent selon les écoles linguistiques, les unes privilégiant le biologique et le génétique, les autres le psychologique et le culturel, certaines fondées sur des mutations aléatoires graduelles quand ce n’est pas sur une unique mutation si soudaine et favorable qu’elle se serait rapidement diffusée à l’ensemble humain, ou encore des phénomènes d’auto-organisation de systèmes dynamiques sous la pression de l’environnement. Bref personne n’a le monopole des pourquoi, comment, quand, où le langage est apparu sans doute il y a 200 000 ans ou plus, faculté dont on n’imagine pas l’extrême complexité alors qu’elle nous semble tellement innée.
L’aptitude au langage ou du moins à la communication existe dans les espèces animales, par les cris, les vocalises, les comportements en relation avec un gène commun à l’ensemble des vertébrés. L’émergence de la parole, origine du langage, qui fait intervenir quantité de fonctions anatomiques et cognitives est une chose, celle des familles de langues que l’on tente de recouper avec la chronologie des migrations ainsi que la génétique des populations en est une autre.
Le travail de Jacques François sur un sujet relativement technique a consisté à classer et à synthétiser les diverses facettes et développements récents de cette genèse en détaillant les thèses d’une bonne vingtaine de chercheurs contemporains dans le cadre plus général de l’évolution, à les illustrer au moyen de schémas, tableaux et graphiques pour mieux en faciliter l’appréhension. La linguistique devenue science interdisciplinaire s’enrichit des apports de la bio-linguistique, de la psychologie évolutionnaire, de la sémiotique, de l’anthropologie évolutionniste, de l’imagerie cérébrale fonctionnelle, des mathématiques, de l’informatique et son pendant l’intelligence artificielle.