Je voudrais que la nuit me prenne de Isabelle Desesquelles

Je voudrais que la nuit me prenne de Isabelle Desesquelles

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Nathavh, le 19 août 2018 (Inscrite le 22 novembre 2016, 59 ans)
La note : 6 étoiles
Visites : 2 481 

Je voudrais que la nuit me prenne

C'est Clémence la narratrice, une petite fille de huit ans qui nous raconte ses souvenirs d'enfance, son quotidien. Elle nous parle de ses petits bonheurs, de son père instituteur amoureux des mots et des livres, de sa mère qui adore chanter, de l'amour incommensurable qui a baigné son enfance. Elle nous parle de ses Noël, de sa grand-mère, de son ami Just, de sa cousine Lise, de Trottinette sa tortue.

Un merveilleux bonheur décrit mais aussi de ses failles et de ses gouffres.

La vie est belle, on chante beaucoup chez elle, c'est un roman d'ambiance qui décrit avec beaucoup de poésie l'amour de ses parents.

C'est troublant la maturité de cette fillette baignée dans les livres et utilisant le pouvoir des mots.

Mais une ombre au tableau survient l'année de ses huit ans, tout bascule, le pourquoi reste flou.

Elle imagine l'amour, le bonheur bien avant elle, avant sa naissance, ce qui peut l'entacher. Et puis il y a aussi la préoccupation constante de la mort. La vie et la mort qui s'entrecroisent, la vie dans la mort, la mort dans la vie... la relation avec celle-ci.

Une écriture magnifique, de très jolies phrases et réflexions.

Néanmoins, je ne pense pas l'avoir lu au bon moment, je n'ai pas éprouvé le plaisir de lecture escompté. Un plaisir de lecture assez inégal qui ne m'a emportée qu'à certains moments.

Plaisir de lecture : 7/10


Les jolies phrases

Ressentir. Ce qu'il m'aura appris avant tout. La sensation des choses. D'un tout.

Quand on est un adulte, il y a tant de choses qui paraissent impossibles.

Mon père arrivait à rendre tout plus vaste, il ne nous apprenait pas seulement à lire, à écrire, à calculer, mais aussi à réfléchir. Il vous donnait envie de l'intelligence, de ne pas être des copiés-collés.

...je réalisais combien l'absence est une présence.

Un mort, est-ce qu'il peut attendre beaucoup d'années un vivant ?

- Grand-père Pierre, tu sais où il est dans le ciel ? C'est quand même grand. Faut qu'on arrive à mourir au même endroit tous les trois, qu'il y ait pas de cachette possible.
- Grand-père Pierre tu le sais il est avec nous.
- Mais où ? On la voit pas la fin du ciel. Il va t'attendre, tu crois ? Il pourra rester assez longtemps mort ?

Mes enfants, grandir c'est renoncer tant que l'on veut tout, on ne peut qu'être insatisfait. La vie elle passe vite, pensez-y, le pire est toujours à venir.

Le cimetière, tu parles d'une résidence secondaire. C'est l'embouteillage. La terre a le ventre plein mais elle a toujours faim.

C'est difficile et c'est long de faire de son enfant un homme ou une femme. Ça dure toute une vie de parents et ce n'est pas encore assez.

Il n'y avait rien à dire, on ne se désirait pas, on désirait le désir.

Quelle plus grande présence que celle qui nous hante ?

En donnant la vie on oublie tellement qu'elle n'est qu'un prêt.

La mort d'un enfant ça s'arrête jamais, c'est comme une trahison.

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