Le Renard roux de l'été de Françoise De Luca

Le Renard roux de l'été de Françoise De Luca

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Libris québécis, le 2 août 2018 (Montréal, Inscrit(e) le 22 novembre 2002, 82 ans)
La note : 6 étoiles
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Se réconcilier avec son frère

Françoise de Luca est une Montréalaise née en Italie. Comme auteure, elle se penche sur les relations humaines. Son dernier roman n’échappe pas à cette veine qu’elle exploite avec succès.

Elle nous présente Mathilde, une artiste peintre de France qui s’est établie à New York. Même si elle est encore jeune, elle jette un regard sur son passé pour y panser ses plaies et mieux se projeter vers demain. L’objectif n’est accessible que si elle se réconcilie avec un frère dont la jalousie a empoisonné son existence. Pourtant, enfants, le frère et la sœur formaient un tandem bien assorti sous les yeux d’une mère qui préférait apparemment son garçon. Mais l’adolescence vient avec ses notes discordantes. L’admirateur de sa sœur se transforme en renard roux. Rusé comme lui, il tente tout pour ronger le bonheur de Mathilde, affectée par son attitude incompréhensible. Il feint même de ne pas la connaître quand il la croise dans la rue alors qu’ils ont quitté le toit familial pour s’installer dans la grande ville.

L’héroïne y étudie les arts visuels. Son talent est évident. Dès ses premières œuvres, elle trouve preneur, mais surtout Sara, une étudiante dont elle s’amourache. Hélas, ça ne dure que ce que durent le roses quand elle doit suivre son père au Japon. Promettant d’écrire à Mathilde dés son arrivée au pays du Soleil levant, sa plume s’assèche comme un ruisseau en temps de canicule. Le silence qui accompagne l’éloignement représente un mystère insoluble aux yeux de celle qui se sent cruellement abandonnée. Recevra-t-elle un jour des nouvelles de cette ancienne flamme ? Ça reste un dilemme parmi d’autres du roman.

L’héroïne se forge au rythme des abandons tout aussi mystérieux les uns que les autres. D’abord, celui du frère, puis d’un premier amour, sans compter que Mathilde se croit aussi abandonnée par sa mère. Comment assurer son équilibre quand les assises s’écroulent ? Le lecteur assiste sous cet angle à l’apprentissage d’une vie construite en temps de grève, la main d’œuvre refusant de participer à l‘érection de la charpente. Heureusement, la création picturale comble quelque peu la disette humaine. Mais il faut plus que des pinceaux pour se construire une vie harmonieuse. Autrui n’est pas indifférent au bonheur, voire qu’il nourrit l’art que l’on exerce.

Mathilde évolue au cœur de relations tordues qu’elle veut redresser. L’auteure les décrit avec sobriété, mais la manière manque de punch. Ça ressemble à une analyse de laboratoire. C’est tout de même une oeuvre recommandable, plus hexagonale que québécoise.

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