L'anticorps
de Julio José Ordovás

critiqué par Pucksimberg, le 11 juillet 2018
(Toulon - 44 ans)


La note:  étoiles
Une amitié post-Franco
Dans ce roman, le lecteur suit le quotidien de Jesus, un ado à l'époque où l'Espagne tente de sortir la tête de l'eau après les années Franco. Sa mère a disparu et il vit aux côtés de son père et de sa tante qui les a rejoints. Jesus rencontre Josu, un punk plus âgé que lui, et il fera auprès de lui son apprentissage et des bêtises. Cependant soufflera une grand souffle de liberté grâce à lui. Le roman se constitue de plusieurs courts chapitres dans lesquels nous sont racontées de nombreuses anecdotes et péripéties de l'existence de ces jeunes gens. On y croise aussi des jumelles, un homme d'église quelque peu original, des animaux ...

Le roman se lit rapidement et est assez divertissant. Il a obtenu de très bonnes critiques en Espagne et nombreux sont ceux qui croient en cet auteur. Je n'ai pas été pleinement séduit par ce texte que j'oublierai assez vite. Les personnages sont plutôt originaux, certaines situations sont assez loufoques et amusantes, L'humour est assez présent dans certaines situations ainsi que dans le vocabulaire de l'auteur, mais cela reste uniquement sympathique.

Pourtant derrière ces péripéties, il y a un contexte social que l'on découvre, une Espagne qui souffre. Il y a des problèmes d'alcool, de la violence, un rejet du monde tel qu'il est. On pourrait tout à fait lire ce roman en allant au-delà de ces simples anecdotes et dans le but de comprendre ce pays qui a eu des difficultés à se remettre d'un régime difficile.

Le style de l'écrivain est vif. En quelques phrases il plante le décor, présente les personnages nécessaires pour narrer l'anecdote. Il trouve des images hautes en couleur et très visuelles. Il a un certain don de la formule. Le regard qu'il pose sur ce monde est intéressant et non dépourvu d'une certaine cruauté sans doute liée au monde de la jeunesse désœuvrée.

Il n'empêche que cette addition d'anecdotes m'a occupé sans laisser de traces indélébiles. Cela reste sympathique, sans plus.