La chanson des enfants del'été
de Alain Antoine

critiqué par CHALOT, le 15 juin 2018
(Vaux le Pénil - 76 ans)


La note:  étoiles
la biographie d'un instituteur républicain
La chanson des enfants de l’été
d’Alain Antoine
éditions : the bookEdition.com
juin 2018
259 pages
pour commande
fred.antoine@me.com

Une autobiographie passionnante

C’est un livre qui se lit d’une seule traite. Je l’ai même dévoré avec plaisir.
L’auteur y raconte son enfance et son entrée dans la vie adulte.
Les personnes qui comme moi ont été enfants dans les années 50 ne seront pas dépaysés, ils se reconnaîtront plus ou moins, même s’ils n’ont pas vécu la même histoire.
L’école publique était la même, les jeux de récréation aussi et les retrouvailles le jeudi se déroulaient de la même façon.
C’est avec une nostalgie partagée avec Alain que j’ai lu ce livre de souvenirs.
Quand Alain évoque les communistes qu’il a rencontrés dans sa famille, je ne suis pas dépaysé :
« J’ai constaté alors, dans ma famille, que les communistes, du moins ceux de l’époque étaient des gens intransigeants sur les règles de la morale, et en même temps très pudiques, constat que j’ai pu vérifier plus tard en d’autres lieux. »
Un électeur sur 5 ou sur quatre votait communiste à cette époque et on en rencontrait partout.
Ils étaient avec le peuple, dans le peuple….le stalinisme de certains ne doit pas faire oublier le dévouement de la plupart.
Revenons à l’école publique, à la petite phrase de morale écrite au tableau noir « qui ouvrait chaque journée », à la discipline sévère qui y régnait, discipline acceptée par tous surtout par les parents, au porte- plume…..
Tout ceci a disparu et n’a plus court.
Au nom du modernisme, on a fait mieux mais aussi moins bien.
A la lecture de cette chronologie personnelle mais sociale, les jeunes générations pourront mieux comprendre les regrets de leurs parents ou de leurs grands- parents de constater qu’il est fini le temps où l’éducation de chaque enfant était un peu du ressort de chaque habitant du village ou du quartier de la ville.
Alain Antoine qui a toujours maîtrisé la langue française pour le bonheur de ses lecteurs revient sur son itinéraire de fils d’ouvrier qui, élevé par ses parents mais aussi par toute sa famille, deviendra après un passage à l’Ecole Normale un instituteur passionné et passionnant.
Alain est depuis peu décédé : ses enfants et sa femme ont pris l’initiative de faire éditer ce manuscrit qui montre à ceux qui ne le connaissaient pas qu’il était doté d’un grand talent d’homme de lettres.
Comme beaucoup d’instituteurs formés par les Ecoles Normales, aujourd’hui disparues, l’auteur était un « hussard noir » de la République dévoué à la cause des enfants qu’il a préparés à devenir des citoyens instruits et prêts à participer à la vie de la cité.
Utopie diront certains !?

Jean-François Chalot