Le Projet Conception
de Luce Fontaine

critiqué par Libris québécis, le 29 mai 2018
(Montréal - 82 ans)


La note:  étoiles
Le Clonage
Ce roman porte sur le clonage humain en s’inspirant de la culture celte d’Irlande qu’évoque le triskèle, un symbole représentant la symétrie ternaire. Dans cette optique, des chercheurs ont mis au point une science qui permet de créer de triples jumeaux. Pour cacher l’origine scientifique de leur existence, ces enfants sont élevés au sein de famille apparemment normale. Le but de cette expérience est de produire une humanité devant vivre sur la face cachée de la lune pour échapper à la décrépitude de notre civilisation.

Le message qui se veut une invitation à l’épurement du genre humain rappelle un peu trop les débordements de ceux qui ont prôné la pureté des races. C’est à travers trois enfants clonés que le lecteur va suivre les péripéties qui vont les mener à la fuite de la planète bleue. Des enfants pourvus évidemment de dons exceptionnels, mais très attachés à la culture occidentale, particulièrement au bal des finissants qui les préoccupe particulièrement afin de se trouver une robe convenable, car les protagonistes principaux sont des fillettes fréquentant une école primaire. La crédulité s’impose devant ce bal pour des élèves de douze ans.

Ces clones, inconscients de leur état, se rendent compte qu’ils ne sont pas comme les autres. Le roman se transforme alors en quête d’identité. Qui sont leurs véritables parents ? Questions sensibles en si bas âge. En fait, ce sont des enfants qui s’élèvent seuls en présence d’adultes qui ne suivent leur cheminement qu’avec un œil de chercheur. Autrement dit, les jeunes protagonistes sont abandonnés aux caprices de leur créateur, qui ne se pose pas de questions sur la légalité de ses ambitions.

Cette œuvre de science-fiction est plus ou moins crédible. Le sujet est pertinent, mais il se perd dans des labyrinthes qui ne mènent nulle part. L’auteure a tenté de réunir tous les éléments qui caractérisent la littérature du genre. Le foisonnement n’est pas un signe de richesse. Et c’est sans compter que l’écriture est d’une lourdeur à faire ployer le lecteur aguerri.