Eugenia
de Lionel Duroy

critiqué par Tanneguy, le 28 mai 2018
(Paris - 84 ans)


La note:  étoiles
La Roumanie des années 30 et 40 (19..)
L'auteur a créé le personnage d'Eugenia pour évoquer la situation particulière de la Roumanie entre les deux dernières (grandes) guerres européennes ; il aurait pu d'ailleurs mieux expliquer les conséquences du traité de paix après 14/18. Mais... Quoi qu'il en soit cette Eugenia est encore au lycée quand le roi Carol II mène une politique assez peu favorable à un développement harmonieux de son pays. La jeune fille est fascinée par son professeur de littérature qui s'est ralliée au parti communiste ( Ah!...) et devra s'enfuir à Moscou. Son frère aîné milite dans les groupes extrémistes de droite (Ah!...) qui sèment la terreur contre les Juifs dont la majorité des Roumains voudraient se débarrasser. Pourquoi les Roumains n'aiment-ils pas les Juifs, comme d'autres pays européens d'ailleurs à cette époque ? Les réponses proposées sont peu satisfaisantes; la question dépasse probablement l'auteur et il vaut mieux probablement interroger des écrivains qui ont vécu cette époque dans la région , Zweig bien sûr, mais aussi Malaparte, von Rezzori ou Sandor Marai.

Le récit s'intéresse également à un écrivain roumain, Mihail Sebastian, personnage réel qui semble avoir connu un certain succès malgré sa religion juive ; je n'en avais pas entendu parler... La description au jour le jour de la vie ordinaire à Bucarest est intéressante si l'on fait abstraction du militantisme primaire qui encombre le texte. Ce n'est pas désagréable à lire mais on n'y apprendra pas grand chose de solide. Près d'un siècle s'est écoulé et il vaut mieux commencer à faire confiance aux historiens