Le petit chaperon rouge - Les contes interdits
de Sonia Alain

critiqué par Alapage, le 20 mai 2018
( - 50 ans)


La note:  étoiles
À ne pas lire à vos enfants avant de dormir...
C'est lors de la dédicace pour ce conte que Sonia Alain m'a avertie que ce récit était assez loin de ce qu'elle écrit habituellement. Que celui-ci était glauque et sombre. Eh bien, je vous confirme que c'est effectivement le cas!

Angelika n'avait que neuf ans lorsque sa grand-mère fut assassinée par six hommes pervers et violents. Comme si cela ne suffisait pas, ils voulaient également s'en prendre à la jeune fille. Ils ont relâché des rottweilers dans la forêt en espérant la retrouver. Malicia étant tzigane, elle savait le triste sort qui l'attendait. Elle avait donc fait en sorte de protéger sa petite-fille en l'éloignant de leur demeure. Angelika fut retrouvée quelques jours plus tard. C'est son loup qui l'a protégé. N'ayant plus de famille, la jeune fille fut placée en centre d'accueil.

Ce n'est qu'à l'âge de 18 ans lorsqu'Angelika sortit du centre que l'avocat de Malicia l'a pris sous son aile afin de la protéger des meurtriers de sa grand-mère. Pendant trois longues années, Angelika s'est préparée afin de pouvoir venger non seulement sa grand-mère, mais également sa mère. Le plan est maintenant prêt.

Elle se fait appeler La Louve et a décidé de devenir escorte afin de pouvoir approcher plus facilement les six chasseurs. Ces six hommes pervers et pédophiles. Pour qui le trafic de jeunes filles leur rapporte beaucoup d'argent. Ils utilisent également ces jeunes filles pour combler tous leurs vices. Pour La Louve, le moment est parfait pour mettre son plan à exécution. Elle devra le faire rapidement et avec beaucoup de doigté pour les faire souffrir. Mais la vengeance lui apportera-t-elle la paix?

Extrait : La lumière et l'ombre font partie d'un tout. Il est facile de franchir la limite qui les sépare l'une de l'autre. Celle-ci est si mince... Plusieurs l'ont compris trop tard.

Je suis à la base une grande fan des contes revisités. Les contes originaux ayant bercé mon enfance, je suis bien heureuse de pouvoir les relire en version pour adultes. Par contre, je suis une vraie froussarde et je dois dire que j'hésitais énormément à lire Les Contes Interdits. Je me suis donc lancée dans ce premier conte exclusivement en raison du fait que j'admire le talent et la plume de l'auteure.

Le petit chaperon rouge est très loin des romances que Sonia Alain a l'habitude de nous offrir. Après avoir lu le premier quart de ce récit, je me suis dit que finalement il n'était pas si glauque que cela... je n'avais pas encore lu la suite!

Ce n'est pas un conte à lire à vos enfants avant de s'endormir. Effectivement, il y a certaines scènes qui sont assez violentes, mais pour ma part, c'est surtout les scènes d'agressions sexuelles qui m'ont coupé le souffle. Et même si parfois ces scènes ne sont que des pensées perverses de ces chers chasseurs, il n'en reste pas moins qu'elles sont violentes et dégradantes. J'ai réellement ressenti des frissons de frayeur. Sincèrement, je n'aurais jamais pu imaginer que l'auteure avait une telle créativité. Elle m'a surprise! Je n'ai rien contre les scènes d'érotisme ou de BDSM dans un récit, mais là, nous sommes complètement ailleurs. Cela rejoint à la perfection le côté glauque et sombre des contes interdits.

En ce qui concerne l'intrigue, je suis agréablement surprise. J'ai particulièrement aimé le petit côté tzigane qui amène une aura de mystère autour de notre protagoniste, mais également autour d'Olivier, ce policier qui cherche à mettre la main sur le réseau de pédophiles. D'ailleurs, ce personnage m'a beaucoup plu. Il n'est pas tout blanc, ni tout noir. Également, il y a le personnage secondaire de la jeune fille gothique qui ajoute du mystère. Elle apparaît et disparaît assez soudainement, et tout cela, pour venir en aide à Angelika et Olivier.

Au final, j'ai ressenti quelques frissons de frayeur parfois même de dégoût, mais tel n'est pas le but de ce type de conte? Donc mission accomplie pour l'auteure! Maintenant, la question est : vais-je oser lire un autre conte interdit?