Le suspendu de Conakry
de Jean-Christophe Rufin

critiqué par Odile93, le 9 mai 2018
(Epinay sur Seine - 69 ans)


La note:  étoiles
Un petit coin de France en Afrique
Je suis bien étonnée que ce livre n'ait encore fait l'objet d'aucune critique. Alors, je me lance car ce livre mérite qu'on s'y attarde !

Je n'ai pas l'habitude de raconter l'histoire d'un livre, ni d'en dévoiler un tant soit peu le dénouement, donc juste dire que ce roman raconte l'histoire d'un consul roumain qui travaille pour la France à Conakry. Ce personnage, très attachant, est peu estimé au Consulat, c'est le moins qu'on puisse dire. Sa vie est banale jusqu'au jour où un Français est retrouvé suspendu à son mât dans le port de Conakry.

Notre Roumain va alors s'emparer de cet assassinat pour tenter de comprendre ce qui s'est passé, il va mener l'enquête.

Le style de Rufin ne m'a pas laissé indifférente, je me suis sentie portée par ce livre, par ce personnage si touchant. Dès les premières pages, on est plongé dans une ambiance "ex patrié" en Afrique. C'est plus l'atmosphère des lieux et le personnage si atypique du Roumain qui m'ont plu que l'intrigue, même si celle-ci est intéressante



Une lecture sympathique et distrayante 7 étoiles

Une lecture sympathique, avec pour personnage principal un anti-héros, Aurel, consul de France en Guinée, un drôle de zouave dont les traits m'ont souvent fait penser à Pierre Richard. L'enquête n'a rien d'original mais là n'est pas l'essentiel du moment qu'elle tient la route et surtout tient le lecteur en haleine.
Je dois avouer avoir été surpris par le ton de ce roman choisi presque par hasard, un ton beaucoup plus léger que les autres œuvres que j’avais lu précédemment de cet écrivain.
J’attendais de cette lecture un moment de détente, une parenthèse légère mais sans non plus tomber dans la niaiserie. Force est de constater que le contrat est rempli. Ce suspendu de Conakry a tenu son rôle : me divertir.

Sundernono - Nice - 40 ans - 6 octobre 2022


Polar affiché mais faux polar – vrai roman 7 étoiles

Alors, oui, il s’agit bien stricto sensu d’un polar puisqu’enquête il y a, mais l’intérêt, le grand intérêt de ce roman, c’est la vie d’expatrié en Afrique noire et en Guinée plus précisément. C’est la relation France – Afrique et aussi la mise en place d’un personnage amené à être récurrent, Aurel Timescu, improbable Consul de France d’origine roumaine, qui est passé du statut de pianiste de bar à la fonction diplomatique, pour la France.
Le personnage est plutôt falot, méprisé et ostracisé par son supérieur qui le placardise, quasi au sens strict du mot. Il s’attife comme s’il était encore à Paris et dans les descriptions qui sont faites, Aurel Timescu m’évoque irrésistiblement (peut-être est-ce aussi la représentation sur la couverture ?) Michel Houellebecq !!
Mais Aurel Timescu a des ressources et lorsqu’un meurtre, peu banal, est commis dans le port de Conakry, il s’immisce discrètement dans l’enquête menée par une caricature de flic sûr de lui et plutôt suffisant, le commissaire Dupertuis. C’est qu’il n’a rien à faire de ses journées, le gars Aurel, et que les enquêtes ça l’a toujours passionné. Alors il la mène, pour son propre compte, et puis pour celui de Jocelyne Mayères, la sœur du défunt, qui se rend du coup de Paris à Conakry.
Le défunt ? Parlons-en ; Jacques Mayères, touriste en transit sur son voilier dans le port de Conakry. Il a été retrouvé pendu par les pieds, la tête en bas, en haut du mât de son voilier. Mort, bien entendu.
L’enquête est surtout un prétexte pour Jean-Christophe Rufin pour parler de ce qu’il connait bien ; l’Afrique, la fonction diplomatique, les petites mesquineries de la gent expatriée et c’est la première occasion d’installer le personnage d’Aurel Timescu, anti-héros s’il en est.
Ne me reste plus qu’à aller lire la suite de ses aventures …

Tistou - - 67 ans - 20 février 2022


Une déception 4 étoiles

Rufin se lance dans le polar avec un héros qui sera récurrent. Et bien ce premier opus, à mes yeux, n'est pas une réussite. Il essaie de construire une personnalité originale à Aurel, mais au final c'est tellement original que c'en est brouillon, une espèce de soupe où il y a beaucoup de légumes et au final sans aucune saveur. Le lieu de l'intrigue, là c'est un environnement que connait bien Rufin et les descriptions de Conakry et de la vie sur place sont très riches et intéressantes. Quant à l'intrigue et en particulier la chute, j'en suis désolé, mais c'est sans intérêt et mauvais. Je ne suis pas certain que j'arriverai à faire l'effort pour lire le second opus.

Pierraf - Paimpol - 66 ans - 1 février 2020


Un bon polar 7 étoiles

Pour un essai dans le monde du polar c'est très encourageant!
Voila une jolie réussite, un enquêteur attachant, une affaire bien ficelée, une plongée dans l'Afrique des expatriés et des trafics qui rongent le continent. Tout est parfaitement maitrisé et à la justesse de celui qui connait son affaire. Une petite critique négative, la fin un peu "too much" presque une caricature.
Néanmoins c'est un très bon moment de lecture. Ce Rufin a décidément de la ressource. Je prends rendez vous avec Aurèl pour ses prochaines enquêtes.


Yeaker - Blace (69) - 50 ans - 5 décembre 2019


C’est un curieux bonhomme 5 étoiles

Aurel Timescu est un personnage très original. Roumain, devenu français, un curieux parcours lui a permis de passer d’un bar français où il exerçait le piano, au consulat français en Guinée, où il exerce peu. Sauf quand un meurtre étrange l’interpelle.

J’ai retrouvé dans ce court roman la qualité de l’écriture qui me séduit chez l’auteur, ainsi que les thèmes qui lui sont chers, et qu’il connaît si bien.
Mais ce sont les seules choses que j’ai appréciées. Le héros ne m’a pas paru particulièrement sympathique et l’enquête policière en elle-même se révèle assez prévisible.
Je suis donc assez déçue par ce livre, dont le principal tort était de succéder à la lecture d’un excellent roman policier.

Marvic - Normandie - 65 ans - 25 septembre 2019


marinade 10 étoiles

Un polar signé Jean-Christophe Rufin, de l'Académie Française, mazette ! Et quel polar ! Des personnages hors du commun, tel Aurel, ce roumain exilé en Guinée, devenu diplomate à la force du poignet après avoir été un temps sans papiers. Tel encore ce Jacques Mazières, retrouvé mort, pendu par un pied en haut du mât de son voilier, dans la marina de Conakry. Telle encore sa compagne du moment, cette mystérieuse beauté du cru nommée Mame Fatim. Et maints autres du même acabit, que l'auteur fait vivre (ou revivre) intensément sous notre regard éberlué. J'avoue n'avoir encore jamais pris autant de plaisir à la lecture d'un roman policier digne de ce nom, tant l'action est soutenue, au fil de l'enquête menée clandestinement par ce vice-consul en mal de reconnaissance, mis au placard pour cause de… compétence ! Cerise sur le gâteau, l'auteur règle ses comptes avec les pratiques mafieuses de la Françafrique, qu'il a bien connues. Un coup de torchon salutaire…

Jfp - La Selle en Hermoy (Loiret) - 75 ans - 23 décembre 2018


Un polar d'atmosphère 7 étoiles

Un roman dont l'intérêt me semble plutôt provenir de la présence du personnage de l'enquêteur, et de l'image donnée de l'Afrique que de l'intrigue en elle-même .

Aurel Timescu apparaît comme une sorte d'anti-héros, atypique mais savoureux « qui suscite les sourires en coin et des haussements d'épaule », en particulier par une dégaine et un accoutrement vestimentaire inattendu pour un vice-consul d'ambassade.
Il épanche son « oedème affectif » au piano et noie son blues blues d'ermite solitaire dans l'alcool. N'ayant pu encore exercer sa vocation « d'enquêteur contrarié », il trouve dans la découverte d'un corps suspendu au mât d'un bateau l'occasion de la pratiquer en marge de la police et à son seul profit.

Jean-Christophe Rufin s'essaie ici au polar d'atmosphère, qu'il a nourri de son expérience d'ambassadeur de France au Sénégal. On y perçoit l'ambiance des services de l'ambassade, l'absurdité de la bureaucratie de certains services, celle aussi des clubs où se rencontrent les expatriés . Tout cela sent le vécu.
On y sent aussi l'Afrique, la moiteur de sa chaleur, ses odeurs, ses bruits , ainsi que ses débrouilles, et le néocolonialisme qui imprègne encore les relations entre Blancs et Africains.

Un roman qui fait passer un agréable moment de lecture, qui devrait être suivi de deux autres tomes, mais qui peut paraître mineur par rapport à d'autres publications antérieures de l'auteur

Alma - - - ans - 5 août 2018


Pas le meilleur roman de Rufin 6 étoiles

Aurel Timescu, consul de France à Conakry mène une enquête sur l’assassinat de Jacques Mayères retrouvé suspendu sur son bateau en compagnie d’une femme noire nue. Ce consul à la dégaine peu commune, toujours affublé de son manteau de tweed malgré la chaleur, est raillé par ses collègues et remisé dans un placard en guise de bureau, mais il a toujours rêvé d’être policier. C’est donc l’occasion pour lui d’accomplir son rêve et de mener l’enquête discrètement.
Ce roman n’est pas parmi les meilleurs de l’auteur et présente peu d’intérêt. Tout au plus Rufin essaie-t-il sans doute de démontrer que les apparences sont trompeuses (tant dans le chef du mort que dans celui du détective en herbe). L’intrigue reste entière jusqu’au bout, mais le style est linéaire et un peu plat.

Pascale Ew. - - 56 ans - 15 juillet 2018


Roman (...policier) 7 étoiles

Quand J.C. Rufin s'essaie au polar, cela donne un résultat contrasté. L'histoire de ce consul atypique est intéressante et fort bien écrite. De la part d'un académicien, on n'en attendait pas moins. La description des personnages, le cadre (la Guinée) donnent un esprit d'exotisme.
Mais l'enquête policière est fade et banale. Elle n'apporte rien au livre, qu'il vaut mieux considérer comme un roman « classique ».

Bernard2 - DAX - 74 ans - 3 juin 2018


JC Rufin se lance dans le polar ? 8 étoiles

Cet ouvrage se démarque résolument des livraisons précédentes de notre Académicien ! Il s'agit bien d'un roman policier avec une enquête classique, des rebondissements et un suspense final. Mais tout n'est pas dit pour autant.

Tout d'abord le style est toujours d'une grande qualité et on lit ce roman avec plaisir. Ensuite le héros est original et très attachant : un Roumain qui a vécu la dictature de Ceaucescu, et ses geôles, avant d'être accueilli par la France, et de se retrouver, bizarrement dans le corps diplomatique et d'être nommé Consul de France à Conakry ; il y étonne par son accent et ses tenues vestimentaires et les fonctions qui lui sont confiées sont modestes mais il connaîtra le succès en résolvant un crime commis sur la personne d'un plaisancier dans la marina de la capitale guinéenne. Beaucoup d'humour et une fine observation des mœurs locales contribuent au plaisir du lecteur.

Ce livre se lit rapidement et avec plaisir

Tanneguy - Paris - 84 ans - 18 mai 2018