La légende Belonore
de Philippe Carrese

critiqué par Monocle, le 5 mai 2018
(tournai - 64 ans)


La note:  étoiles
Jusqu'au bout de la haine.
La légende Belonore est le troisième volet de l’histoire du clan Belonore.
« Virtuose Ostinato » décrit la période de 1911 à 1930 tandis que « Retour à San Catello » relate les années 1935 à 1937.
Le roman se déroule en Italie juste après guerre. A flan de montagne, le village de San Catello semble trop petit pour abriter la haine que se vouent le patriarche Volturno Belonore et son ennemi Tancredi Crevalcore. Ce dernier, fasciste de la première à l’avant dernière heure, semble avoir retourné sa veste au bon moment et dans l’Italie du lendemain s’occupe de politique et flirte avec le pouvoir. Son projet : un barrage qui assurera les besoins en électricité que la modernité future exigera grâce à deux monstrueuses turbines. Le renouveau passe par cette grande œuvre qui, au passage, noiera la maison et les terre de l’objet de toute sa détestation… Belonore !
L’histoire se vit donc en 1945 et relatée dans dans le futur (1964) par une visite guidée des ruines désertées où tant de haine accumulée par les années donne à la terre une odeur de rouille.

Qu’en penser ?
Ayant fait l’impasse des deux premiers tomes de la trilogie, certains pans de l’histoire ont eu du mal à franchir entièrement le seuil de ma compréhension. Mais cette lente montée des eaux que la retenue de la rivière provoque, ce climat noir de fureur contenue entre ces deux hommes est un véritable chef-d’œuvre en soi.
Belle description de cette Italie ravagée qui panse ses plaies dans ce climat tout particulier.