La mille et deuxième nuit
de Carole Geneix

critiqué par Sorcius, le 30 avril 2018
(Bruxelles - 54 ans)


La note:  étoiles
Un bon moment de lecture
Un roman historico-policier qui se déroule dans le milieu de la mode parisienne du début du XXe siècle.

La première chose qui m'a attirée dans le livre, c'est sa couverture. Elle est magnifique et on ne peut que prendre cet ouvrage en le voyant sur une table.
On lit le résumé et on est tout de suite tenté de le lire. Tous les ingrédients d'un bon roman sont réunis.

Début du XXe siècle, l'art déco est en plein essor jusque dans la mode. Paul Poiret, le couturier - légendaire pour les connaisseurs - connu pour avoir ôté le corset aux dames, est au centre du livre. L'actualité autour de son nom ne fait qu'accroître l'intérêt pour le roman. En effet, près de 100 ans après la faillite de la marque, elle vient de tenter une renaissance en arpentant les podiums de la Fashion Week de Paris, il y a quelques semaines… L'avenir nous dira si ça a fonctionné…

Paul Poiret était réputé autant pour ses fêtes que pour ses créations. Il organisait des réceptions somptueuses à la décoration extravagante, où le champagne coulait à flots et où la décadence était le mot d'ordre.
Il nomma une de ses fêtes la Mille et Deuxième Nuit, sur le thème de l'orientalisme. Cette fête légendaire, organisée peu avant le voyage du Titanic dont les passagers de 1ère classe s'habillaient chez Poiret, fut une des fêtes les plus mémorables organisées dans la grande société parisienne. Il faut savoir que Poiret habillait le tout-Paris, les comtesses comme les actrices.

Une de ses amies les plus proches – et ici, on entre dans la fiction – est la comtesse Slavskaïa, une Russe excentrique. Elle se rend à la soirée avec son secrétaire particulier, Dimitri Ostrov qui est un des personnages centraux. Parce que la particularité de ce livre est de ne pas avoir de héros principal mais bien plusieurs figures centrales.
Ainsi on passe de Dimitri à Poiret puis de la comtesse à son fils opportuniste – un personnage détestable – puis de Denise Poiret, égérie de son mari, aux mannequins du couturier…
Un meurtre, une enquête, une histoire d'amour, un collier de diamant extraordinaire, le fantôme du Titanic… comme je vous le disais, tous les ingrédients sont réunis pour offrir un roman des plus agréables à lire en ce printemps qui ne saurait tarder…
Perles et parfums 6 étoiles

La couverture m'avais alléché, l'intrigue également et je me suis donc plongé dans ce roman avec beaucoup d'attentes, peut-être même un peu trop. En effet même si je n'ai pas été vraiment déçu car j'ai beaucoup aimé l'histoire, j'ai trouvé dommage que le côté policier soit aussi effacé car au final la résolution du meurtre n'est pas vraiment au centre de l'intrigue. C'est vrai qu'en contrepartie on creuse vraiment bien les personnages et la plupart sont vraiment intéressants comme la comtesse ou Poiret. La seule exception est Dimia que j'ai trouvé mou et que j'avais envie de secouer pour lui dire de faire quelque chose ou de répondre plutôt que de se laisser emporter par le cours des évènements.

Pour ce qui est de la période durant laquelle se déroule le roman, j'ai par contre trouvé que l'auteur a fait un très bon travail pour inscrire son récit dans le contexte politique et sociétal de la Belle Époque avec beaucoup de références et l'apparition de plusieurs personnes ayant réellement existé.

Un roman qui m'a donc plu de par son côté immersif et qui, de plus, ne manque pas d'originalité et de personnalités exubérantes mais j'aurais préféré une enquête un peu moins superficielle et un personnage principal plus déterminé.

Koolasuchus - Laon - 34 ans - 6 janvier 2019