Tu le raconteras plus tard
de Jean-Louis Debré

critiqué par Colen8, le 28 avril 2018
( - 82 ans)


La note:  étoiles
Rétrospective sans relief
La période de ces chroniques et souvenirs politiques écrits par Jean-Louis Debré couvre le septennat de Jacques Chirac (1995-2002) pendant lequel il a exercé les fonctions de Ministre de l’Intérieur, puis de Président du groupe parlementaire RPR à l’Assemblée après la dissolution ayant mené à la cohabitation socialiste. Elle est suivie du quinquennat (2002-2007) qui l’a vu se faire élire Président de l’Assemblée Nationale au grand dam d’Edouard Balladur candidat rival de cette élection qu’il pensait lui revenir au point de n’avoir pas jugé utile de faire campagne auprès des députés.
Vingt ans avant le tsunami électoral de 2017 qui a balayé les partis de gouvernement et changé la donne politique existent en germe les facteurs d’un événement si peu prévisible : la culture du chef attisant rivalités et ambitions démesurées des leaders ou se considérant comme tels, l’intérêt partisan oublieux de l’intérêt général, l’ambiguïté vis-à-vis du projet européen, l’impuissance des mesures à la fois contre la montée du communautarisme, contre l’immigration irrégulière, contre l’invasion de l’islamisme radical dans les prisons conduisant à la conversion de délinquants de droit commun en terroristes pour fomenter des attentats meurtriers.
Quelques réflexions personnelles émaillent cette rétrospective de Jean-Louis Debré : le désir de respecter son héritage familial en se mettant au service de l’intérêt du pays, sa fidélité aux institutions de la Ve République doublée d’un scepticisme avoué à l’égard du quinquennat, la nécessité d’un Etat fort apte à se faire respecter à l’intérieur comme à l’extérieur, son admiration doublée d’affection envers l’ancien Président dont il juge le bilan largement positif. Il ne se prive pas non plus de décocher quelques flèches nominatives à l’encontre des uns et des autres, de souligner leurs bassesses, leurs désunions teintées de haine jusqu’à mettre en route la machine à perdre les élections.