Hikikomori
de Jeff Backhaus

critiqué par Septularisen, le 25 avril 2018
(Luxembourg - 56 ans)


La note:  étoiles
VIVRE VOLONTAIREMENT EN «RETRAIT» DU MONDE!
Au début de l’histoire nous sommes à New York, plus précisément à Manhattan, dans l’appartement de Thomas Tessler. Mais de Thomas aucune trace. En effet, suite à un terrible drame familial, celui-ci est devenu ce que les japonais appellent un Hikikomori. Un «emmuré volontaire», vivant en retrait du monde, dans une chambre de son appartement, dont il ne sort plus depuis… Plus de trois ans !

Silke sa femme qui ne résout pas à accepter cette situation, et qui veut absolument récupérer son mari, ne sait plus à quel saint se vouer. Elle a beau lui parler tous les jours, lui cuisiner ses plats préférés, etc. Il s’éloigne d’elle un peu plus chaque jour, irrémédiablement ! Souvent il refuse même de lui parler à travers la porte de la chambre…

En manque de ressource, Silke se décide pour un dernier recours importé du Japon : recourir aux services d’une «petite sœur». A savoir, une personne payée pour venir parler avec Thomas et tenter de le sortir de son isolement et de sa torpeur. Son choix se porte sur Megumi, une jeune et jolie étudiante japonaise, qui travaille dans une pâtisserie asiatique de New York. Celle-ci ne connaît que trop bien cette «maladie» psychologique, son propre frère en est mort trois années auparavant…

Mais la jeune fille est très réticente à accepter cette mission…

"Hikikomori", un mot qui n’a pas de traduction chez nous puisque – bien que ce phénomène commence à apparaître aussi dans nos sociétés occidentales, notamment chez les garçons adolescents – c’est avant tout un syndrome socio-médico-psychosociologique typiquement japonais, est un roman d’une étonnante profondeur psychologique. Le roman nous est présenté en polyphonie, puisque nous suivons l’histoire du point de vue des trois personnages principaux, qui je dois l’avouer sont vraiment très bien présentés et développés par l’auteur, surtout du point de vue psychologique je dois dire. Par contre, c’est très peu descriptif, forcément, puisque cela se passe la plupart du temps dans l’appartement et plus spécifiquement dans la chambre de Thomas…

C’est bien écrit, c’est très facile à lire, les pages se tournent sans qu’on le remarque vraiment. C’est très romantique, parfois même un peu «fleur bleue», sobre, mélancolique et touchant à souhait, mais… Et oui, il y a toujours «un mais»! C'est un peu plat et cela manque terriblement de style. Ou plutôt, disons que le style est un peu commun, pas vraiment abouti, pour ne pas dire transparent et un peu «passe partout». Typique d’un premier livre ou l’auteur se cherche encore. Je suppose donc que les livres suivants de M. BACKHAUS seront certainement plus ambitieux et avec plus de "souffle"!

Sinon, dans l'ensemble, je dirais que ce n’est pas un livre exceptionnel, mais quand même une lecture très agréable, et un livre avec lequel j’ai passé un très bon moment. Idéal pour découvrir ce «phénomène» qu'est le "Hikikomori" et qui risque de beaucoup faire parler de lui, dans nos pays au cours des années à venir…