Meurtres et Marées
de Monique Le Maner

critiqué par Libris québécis, le 17 avril 2018
(Montréal - 82 ans)


La note:  étoiles
Double meurtre dans le Bas-du-Fleuve
La vie villageoise est censée être paisible. Rien n’est plus faux à Sainte-Émilie-sur-Mer, un village fictif du Bas-Saint-Laurent. Adossé au fleuve, on n’y compte qu’un hôtel pour accueillir les touristes en été. Mais voilà que s’amènent deux enquêteurs qui coulent leur retraite en Abitibi, une région située aux antipodes de Ste-Émilie. Leur voyage va coïncider avec un regain d’activités d’ordre criminel. En effet, deux hommes sans histoires seront abattus pour des raisons mystérieuses.

Ce sont des habitués de l’hôtel où ils vont siroter leur café. L’un écrit des polars, et l’autre est un consultant pour ceux qui ont mal à l’âme. Ils n’exercent pas des métiers associés au banditisme et, pourtant, ils deviendront la cible d’un tueur. Un agent prétentieux de la SQ (corps de police) est mandaté pour dénicher l’assassin. Heureusement, il pourra profiter de l’expérience des deux anciens enquêteurs.

L’hôtel du village est la plaque tournante de la résolution de ces meurtres. Comme les victimes sont des clients assidus de l’établissement, il se pourrait que le meurtrier en soit un aussi. Les pistes ne convergent pas en ce sens. Un seul mot écrit sur un mur avec le sang d’une des victimes sert d’indice à l’énigme meurtrière. Il s’agit de "le jeune'. À partir de là, tout est chapeauté pour débusquer le mystère.

Le polar dresse un portrait exhaustif de l’enquête : les déplacements, les interrogatoires, les amantes possibles et le profil des personnages impliqués dans ce drame. Chacun est décrit minutieusement. L’auteure dirige surtout le faisceau lumineux vers Onésime Gagnon, son enquêteur fétiche. Il apporte, malgré la gravité des événements, une fraîcheur bon enfant avec son ourson gagné dans un jeu d’adresse. La bonhomie ne rend pas aveugle. Le vieil homme aguerri voit ce qui échappe aux autres.

Le tout donne un roman qui contentera les amateurs de polars. Le décor est bien exploité et les relations humaines aussi. Mais l’œuvre sera peut-être négligée par ceux qui accordent le prix de Saint-Pacôme au meilleur polar du Québec.