Le gaucher boiteux
de Michel Serres

critiqué par Colen8, le 4 avril 2018
( - 82 ans)


La note:  étoiles
Hymne à la joie ?
Le Monde appartient à la main de Petite Poucette tenant le portable, maintenant, 3 milliards de ces mains aspirant à l’échange sans frontière. Finie donc la structure pyramidale de pouvoir prête à tout pour le conserver depuis la préhistoire, invasion du virtuel à l’étymologie de vertu, renversement chaotique de perspective accompagné du recul de la guerre et de la violence, place à l’émergence d’une autre forme d’Utopie nommée Pantopie. Le réel, le matériel, la dureté sont promis à la dissolution dans la douceur du virtuel.
Réflexion, méditation, questionnement, Michel Serres optimiste comme jamais clame son bonheur de vivre en revenant sur son parcours et ses écrits dans ce style lyrique et poétique qui lui appartient. La pensée, mère de l’invention, analogue au Grand Récit, jaillit telle la vie. Fluide et volatile elle déborde sans cesse, privilégie le gauche, bifurque vers des chemins de traverse, emprunte des chemins imprévus, crée ses propres règles, vole ici et là sans s’arrêter nulle part.