Jeanne d'Arc. Le procès de Rouen
de Auteur inconnu

critiqué par Hexagone, le 27 mars 2018
( - 53 ans)


La note:  étoiles
Messire Dieu premier servi
A l'aube des fêtes Johanniques d'Orléans, Jeanne fait encore couler beaucoup d'encre cela après des siècles depuis sa mort.
L'auteur propose ici une démarche intéressante qui est de reprendre le procès de Jeanne et de le commenter.
Son regard d'avocat et de chrétien, clairement affiché, ne permet pas une totale objectivité quand il commente les questions et réponses.
Ceci dit cela ne perturbe en rien la lecture d'un acte qui pourrait, a priori, rebuter les plus rétifs.
Certes Jeanne s'exprime en ancien français, mais ce n'est pas incompréhensible et plutôt plaisant de l'entendre répondre en version originale.
L'avocat apporte une lecture du procès, appuie sur les carences procédurales de l'époque qui sont flagrantes.
Ces intermèdes ne sont jamais ronflants ou inquisiteurs à l'égard des juges et assesseurs, au contraire, cela permet de faire une pause dans la lecture de ce qui reste un procès et permet au lecteur de mieux comprendre le déroulement de la pièce judiciaire que nous avons ici sous les yeux.
Quelle chance que les greffiers aient fait leur travail.
Car cette Jeanne, quel mystère !!!
18/19 ans au moment des faits, emprisonnée, entravée, mal nourrie, certainement maltraitée, subissant les outrages des soudards qui veulent la violer.
En dépit de tout cela devant les juges, théologiens ou magistrats, elle reste stoïque, sereine et droite.
Imaginons la scène d'un bout de femme devant des experts en théologie, elle sans instruction qui va les remettre à leur place, sagement, dignement, c'est incompréhensible.
Jeanne m'émerveille, me sidère comment expliquer qu'une pucelle de 18/19 ans ait pu mener une armée de plusieurs milliers de soldats au combat, faire sacrer un roi en venant d'une campagne reculée et sans instruction, c'est consternant.
Devant ses juges elle reste fidèle à elle-même et à Dieu, quel courage, quelle leçon de vie et d'histoire.
Jamais elle ne reniera sa foi.
Un procès inique, ou la prisonnière est harcelée de questions, piégée, rabaissée, mais toujours droite dans ses bottes et sa foi.
Quels esprits fallacieux pour accuser Jeanne de sorcellerie, de magie, d'être relapse, il fallait qu'elle meure et Cauchon a fait le boulot, quel sale boulot.
Tous les passionnés d'histoire y trouveront leur compte, les curieux apprendront à mieux connaître cet être extraordinaire.
L'auteur a fait un bon travail de pédagogie et ce qui est surprenant c'est que l'on a vraiment le sentiment d'être aux côtés de Jeanne dans un tribunal.
Jeanne n'a pas fini de faire parler d'elle, la Seine se souvient sans doute que son cœur sanglant y fut jeté?
Le bourreau n'a pas compris que le cœur puisse encore saigner après un tel moment de bûcher, il l'a pourtant enduit de graisse et de charbon de bois, rien n'y a fait.
Qu'elle a demandé à Charles VII de lui donner le royaume de France, chose qu'il a faite, imaginons la scène !
Durant ce court instant elle a consacré le royaume de France au Christ, puis l'a redonné au roi.
Fut-elle de ce fait reine de France durant un court instant, je l'ignore, mes connaissances sont trop faibles en ce domaine.
Certains disent que son cœur bat encore , que Jeanne a été manipulée par les services secrets de l'époque, que ses voix étaient des personnes qui lui parlaient, qu'elle était schizophrène, que sais-je encore.
Jeanne rejoint ces grand mystères de l'histoire humaine, ces personnages hors-norme qui deviennent forcément des symboles.
A lire sans réserve.