Fantazmë
de Niko Tackian

critiqué par Killing79, le 18 mars 2018
(Chamalieres - 44 ans)


La note:  étoiles
Sombre Tomar
Présentation de l'éditeur
Janvier 2017. Dans une cave du XVIIIe arrondissement de Paris, un homme est retrouvé, battu à mort. Le commandant Tomar Khan pense à un règlement de compte. Le genre d’affaire qui restera en suspens des années, se dit-il. Mais voilà, l’ADN relevé sur les lieux a déjà été découvert sur le corps d’un dealer albanais, battu à mort dans une cave lui aussi. Et bientôt une rumeur court dans les quartiers chauds de Paris, celle d’un tueur insaisissable, un Fantazmë, un « spectre » en albanais, qui s’en prend à la pègre.
Avec cette enquête troublante, Tomar Khan plonge dans des zones d’ombre où s’affronteront inévitablement son devoir de policier et ses sentiments d’être humain.


Mon avis: Tomar Kahn… en voilà un personnage captivant. Lors de la lecture de l’épisode précédent (Toxique), son charisme avait fait effet sur moi et je m’étais promis de continuer ses aventures. C’est chose faite avec cette deuxième enquête.

On retrouve Tomar, là où on l’avait laissé. Aux prises avec les démons de son passé, lointains ou récents, c’est un homme particulièrement tourmenté. Il faut dire qu’il a fait beaucoup d’erreurs qui pèsent sur sa conscience. Niko Tackian poursuit donc l’approfondissement de son personnage. Il nous invite dans les tréfonds de son esprit torturé. L’auteur fait cette fois l’impasse sur son passé familial (développé dans « Toxique ») pour se concentrer sur les évènements récents, tout aussi traumatisants. Ayant une vision personnelle de la justice et étant pour le moins impulsif, Tomar se retrouve forcément dans des situations où il doit assumer ses actes. Grâce au travail approfondi de l’auteur sur les deux opus, on est en empathie avec ce héros du quotidien qui agit dans l’ombre, malgré ses choix assez douteux.

Pour ce qui est de l’enquête elle-même, rien de révolutionnaire. Le suspense repose finalement plus sur l’enquête interne qui vise à confondre Tomar, que sur les investigations de celui-ci pour arrêter le tueur. Le traitement des migrants et des bourreaux amène son lot de surprises mais est trop superficiel pour être retenu. Cependant, ce nouvel opus est la parfaite illustration d’un épisode de série réussi. L’intrigue n’est qu’un prétexte au développement du héros. « Fantazmë » ne répond pas complètement aux questions du précédent épisode et en pose des nouvelles. Les lecteurs, dont je fais partie, se retrouvent donc dans la situation d’attendre avec impatience la suite des évènements.

En conclusion, même si j’ai trouvé le livre un peu court (je l’ai lu très vite !), je classe Niko Tackian dans mes auteurs de polars à suivre. Dans un style accessible et très visuel, il nous propose un héros passionnant et des aventures sombres et sans concession, juste comme j’aime !
Le meilleur de la trilogie Khan 7 étoiles

Après un "Toxique" inégal, Niko Tackian nous offre "Fantazmë", dans lequel, sur un nombre de pages encore une fois rikiki (plus encore que pour le précédent opus : ici, ça fait moins de 300 pages !), on suit une enquête policière compliquée sur un tueur mystérieux semblant vouloir s'en prendre à la pègre, une sorte de justicier. Parallèlement, Tomar Khan est dans la merde suite à des comportements douteux (accusé de meurtre, scellés qui disparaissent...), et semble aussi subir des soucis de santé.
Encore une fois, ça se disperse, mais quand même nettement moins que dans "Toxique". Certaines séquences sont assez dures - la mafia albanaise est probablement la pire au monde, et elle est en partie au coeur de l'intrigue.
Sans être un roman policier immense, c'est clairement le meilleur de la trilogie Tomar Khan. Mon préféré, aussi.
Mais je préfère vraiment les romans one-shot de Tackian à cette trilogie.

Bookivore - MENUCOURT - 41 ans - 24 avril 2023


Que des ordures 7 étoiles

C'est noir mais ça reste moins apocalyptique que les polars de Ghislain Gilberti ou de Maxime Chattam. Mais bon, la violence reste bel et bien présente. Et de partout. Chez les policiers, chez les voyous, dans la société. Les attentats sanglants de 2015 aussi. Il y a pas mal de références entre ces actes ignobles commis à Paris à ce moment-là et la tension qui règne désormais chez les flics.

Fantazmë, c'est une spectre jouant les vengeurs masqués. Le but étant de l'arrêter oui mais on assiste à part égale avec les tourments de Tomar Khan. Ses relations avec sa mère, sa copine Rhonda, sa hiérarchie, ses hallucinations.

Tackian décrit un monde relativement sombre où les flics se prennent en pleine gueule toute la misère du monde. L'ennemi n'est plus à l'intérieur. Il va venir de Syrie, de l'Albanie. Avec une morale différente de la nôtre. Une absence d'humanité. Ce caïd, quand on voit la manière dont il traite ces femmes, c'est encore pire que du bétail. C'est sordide. Et je me mets à la place de cette brigade. Ça doit marquer à vie. Tu dois ramener ça chez toi le soir. L'image des victimes. Ça doit être super éprouvant.

Incertitudes - - 39 ans - 12 décembre 2021


Une nouvelle enquête de Tomar 7 étoiles

Opus N° 2 où l'auteur approfondi le portrait de Tomar Khan, ce flic d'origine kurde, bourru, torturé par son enfance, très intuitif mais navigant avec les limites de la légalité.
Le personnage prend du corps et de l'ampleur et l'on perçoit mieux l'origine de ses troubles psychologiques.
Très bon travail de l'auteur pour nous préparer aux prochains épisodes des enquêtes de Tomar.
Comme le précédent, ce roman est court, l'intrigue est plutôt simple, mais a le mérite de nous faire découvrir le milieu de la mafia albanaise en France.
Ca se lit très vite, mais j'ai globalement été moins surpris que dans le premier. J'ai peur d'une certaine rengaine à la longue.

Pierraf - Paimpol - 66 ans - 27 février 2019


Tomar Khan : deuxième acte 8 étoiles

Cette seconde enquête, mettant en scène le commandant Tomar Khan et son équipe, bénéficie d’un scénario limpide, d’un style direct, nerveux et sans fioritures, ainsi que de doses régulières d’action.

L’auteur profite de cette deuxième affaire pour étoffer le profil de Tomar, personnage au demeurant charismatique, mais souffrant également depuis son enfance de traumatismes induits par son paternel. À noter que celui-ci ne sombre pas dans les travers habituels que vivent la plupart des flics employés dans les romans du genre.

D’ailleurs, cela se corse sérieusement le concernant, et Niko Tackian laisse entrevoir de futures pistes et complications intéressantes qu’il devrait sans doute développer dans les probables prochains épisodes.

Roman court, c’est apparemment une habitude chez cet écrivain, et dans l’ensemble agréable à lire.

Ayor - - 51 ans - 26 février 2019