Le Château d'Otrante: Histoire gothique
de Horace Walpole

critiqué par ALF, le 26 mai 2004
(Ondres (40) - 43 ans)


La note:  étoiles
Les origines du romantisme, et plus particulièrement du genre gothique.
Qu’il en a de la chance cet Horace Walpole, fils d’un Premier Ministre Britannique de l’époque Victorienne, la vie devrait lui sourire ! Malheureusement, la société ne l’acceptera pas, car Horace Walpole est homosexuel… Contrairement à d’autres écrivains tels qu’Oscar Wilde ou Thomas Gray, il ne supportera jamais cette mise à l’écart et s’enfermant dans les écrits révolutionnaires de Burke, il va alors progressivement se replier sur lui-même. De ce confinement naîtront des frustrations ainsi qu’un goût prononcé pour le lugubre, mais surtout une véritable vocation pour ce qui allait bien vite devenir une des orientations majeures de ces trois derniers siècles. Rappelons que les premiers romans de type gothique, tels «Le Moine» de Matthew Lewis, «Les Mystères d’Udolphe» d’Ann Radcliffe, ou encore le mythique «Frankenstein» de Mary Shelley, n’étaient pas véritablement destinés à effrayer un lecteur en mal de sensations fortes, mais plus à explorer les différentes pulsions humaines alors réprimées par la très rigide société Victorienne. On retrouve ici la plupart des ingrédients qui ont depuis toujours fait le succès des ouvrages du même type : une intrigue qui prétend provenir d’un manuscrit datant de plusieurs siècles, la présence de nombreux événements surnaturels, ainsi qu’un personnage central désormais mémorable nommé Manfred (repris plus tard par Lord Byron). L’histoire reste malgré tout assez classique ; le jour de son mariage, le jeune Conrad est tué par la chute d’un casque tombé du ciel (un début plutôt déroutant, il faut bien l’admettre) ; dès lors, son père l’usurpateur Manfred n’aura de cesse de tenter de s’approprier la jeune veuve Isabella dans le but d’obtenir un hériter pour son royaume. Une tâche à première vue aisée pour un homme de son rang, et pourtant, les faits inexplicables vont se succéder et causer sa perte. Que rajouter, sinon que Le Château d’Otrante ne restera donc pas à proprement parler comme un chef-d’œuvre à relire aussi souvent que possible, mais il aura le mérite d’avoir lancé un style à la fois effrayant et poétique désormais devenu incontournable.
Tout a un début !!! 8 étoiles

Suite à mes lectures des romans britanniques de la fin du XX ième siècle (hauts de Hurlevents / La dame en blanc), j'ai été petit à petit amené à faire la connaissance d'Horace Walpole. Le chateau d'Otrante a été publié en 1764 !! Imaginez !! Et le succès était là dès sa sortie.
En 1764, Horace Walpole a écrit les prémices du roman gothique et de l'intrigue et de ce fait ce roman a fait partie de ma sélection.
La lecture m'a beaucoup plu malgré une maladresse indéniable et quelques personnalités qui peuvent faire sourire ! Mais néanmoins on se prend au jeu et la lecture se fait rapidement !
Malgré tout, il me semble qu'il reste un classique. Le roman culte qu'il faut lire pour mieux comprendre l'évolution du roman gothique et du roman policier ou fantastique plus tard.



Mandarine - - 52 ans - 22 mai 2011


Premier du genre, mais imparfait 6 étoiles

Ce roman est considéré comme le premier du genre fantastico-gothico-romantique. Si on peut saluer cette oeuvre précurseur, elle n'est pas exempte de défauts qui la rendent moins intéressante, moins prenante que ses successeurs (je pense à "Le Moine" ou encore "Melmoth").

L'histoire est courte, commence directement par un événement surnaturel que l'auteur nous balance sans aucune préparation, sans installer le moins du monde une atmosphère propre à nous accrocher. Et c'est pareil tout du long. J'étais contente de voir que cette critique a également été faite dans la note bibliographique qui accompagne le roman.
Ne parlons pas non plus des femmes réduites à l'état d'êtres fragiles, pures, perdant connaissance à la moindre émotion (ce qui fait qu'il y a toujours des quiproquos car chaque personne évanouie passe pour morte sur l'instant), et totalement dénuées de personnalité. Les hommes c'est pas tellement mieux.

BREF: ce livre assez court est à lire par curiosité, pour voir comment en 1764 le genre du roman noir est né, comme ALF le dit dans sa belle critique. Je mettrais cependant moins d'étoiles. On sent bien que cette première tentative n'est qu'un brouillon, que parachèveront des auteurs comme Radcliffe, Maturin, et plus tard Oscar Wilde et tant d'autres...

Badzu - versailles - 48 ans - 17 avril 2009


Le Casque venu du Ciel 9 étoiles

J'en garde un excellent souvenir.
Le début de l'histoire est effectivement assez déroutant, et l'histoire est prenante.
Les livres édités par Corti sont en plus particulièrement agréables à lire.
Une lecture qui m'a procuré beaucoup de plaisir.

Manu55 - João Pessoa - 51 ans - 26 mai 2004