Trois poètes de leur vie : Stendhal, Casanova, Tolstoï
de Stefan Zweig

critiqué par Drclic, le 25 mai 2004
(Paris - 47 ans)


La note:  étoiles
l'art du roman évolue
Stefan Zweig, curieux comme à son habitude nous raconte ces trois personnages (Casanova, Stendhal et Tolstoï) au travers de leur vie et explique leur oeuvre et leur nouveauté pour leur époque.

Casanova écrit toujours pour nous divertir mais commence à se placer déjà au coeur de son roman.

Stendhal lui observe et étudie les gens. Leurs sentiments, la construction d'une personne et s'inscrit comme le premier romancier psychologue.

Tolstoï lui met bien plus qu'une compréhension de l’être humain au centre de ses romans ... c'est une quête spirituelle, religieuse qu'il nous livre.


Entre biographie et étude littéraire, ce bouquin ravira les curieux.
Trois extraordinaires destins. 9 étoiles

Ils ont vécu, ils ont aimé, ils ont écrit.

Voici le condensé de ces trois destins extraordinaires, tous partis d'une relation unique au monde, et de circonstances très particulières qu'ils ont rencontrées pour le raconter.

Stendhal, l'oeuvre de celui qui écrit pour l'Art, par pure pulsion, qui fait sortir ce qu'il a en lui. La vie quotidienne l'ennuie, il n'aura d'intérêt que pour quelques plaisirs que donne la vie et des amours parfois un peu difficiles. Loin du forçat Balzac, il écrira par plaisir, presque par ennui, des pages restées d'une beauté sans faille, en avance de plusieurs décennies sur leur temps.

Casanova, l'homme né pour le plaisir des femmes, même pas pour l'amour, non, mais pour la rencontre de l'autre sexe. Tout tournera autour de cela, sans jalousie, sans mesquinerie, juste pour le plaisir. Ses dernières années vouées à l'ennui donneront à l'Italien l'occasion de vivre une nouvelle fois sa vie par le récit, par les souvenirs.

Tolstoï, l'homme qui raconte le monde, qui y voit le plus clairement en ce qu'il cache, et tout d'abord le gouffre de la mort qui l'obsède. Au soir de sa vie, il cherchera des échappatoires futiles et inefficaces qui n'oblitéreront rien de la clarté de sa vision d'une réalité effrayante.

Trois hommes qui ont ressenti et relaté le monde mieux que les autres, tel est l'enseignement de Zweig, toujours aussi brillant dans le style et dans le contenu.

Fa - La Louvière - 48 ans - 18 février 2014