La Haine maternelle de Simone de Tervagne

La Haine maternelle de Simone de Tervagne

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Fanou03, le 22 février 2018 (*, Inscrit le 13 mars 2011, 48 ans)
La note : 5 étoiles
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Qui aime bien châtie bien

La Haine maternelle décrit la relation destructrice d’une mère envers sa fille, pendant l’enfance jusqu’au début de l’âge adulte de cette dernière, aux alentours des années mille-neuf-cent-trente. La mère, une veuve bigote tout entièrement dévouée à la religion, refuse à sa fille toute marque de tendresse, toute affection, faisant d’elle une bouc-émissaire permanente et la traitant plus bas que terre. Le temps passant, la jeune fille se transforme en femme : elle commence à s’enhardir et envisage de s’éloigner de son foyer malgré le joug féroce qui s’exerce sur ses épaules.

Il faudrait bien sûr comparer attentivement La Haine maternelle, publié en 1947, à Vipère au poing tant le récit de Simone de Tervagne, dès le titre, évoque le célèbre roman de Hervé Bazin, surtout que celui-ci n’est paru qu’un an après. Je n’ai plus assez en tête personnellement Vipère au poing pour le faire. J’ai l’impression malgré tout que le roman de Hervé Bazin est plus dur, plus violent encore que celui de Simone de Tervagne. L’autre différence que je noterai est que La Haine maternelle s’inscrit dans un temps beaucoup plus long, ce qui explique peut-être d’ailleurs sa moindre intensité. Comme dans le cas de Hervé Bazin aussi à ce qu’il semble l’histoire contée ici se base sur le vécu autobiographique de l’autrice.

Une autre référence m’est venue rapidement à l’esprit : c’est celle du Traité d’athéologie de Michel Onfray, car la figure de la mère, par sa piété fanatique, est l’incarnation terrible des mépris que le philosophe attribue aux religions : « Les trois monothéismes partagent une série de mépris identiques: haine de la liberté; haine de tous les livres au nom d’un seul ; haine de la sexualité, des femmes et du plaisir ; haine du féminin ». Face à cette mère, au mieux indifférente, sa fille, qui est aussi la narratrice, tente par petite touche de s’ouvrir à la vie...

Le roman, porté par un style fluide, est très agréable à lire malgré le sujet assez sombre ; comme je le disais on peut même regretter qu’il ne soit pas plus intense, voire plus développé ou plus rigoureux : avec le recul par exemple je n’ai pas bien compris si la narratrice était scolarisée, en tout cas elle ne parle jamais de précepteur non plus. De même, le récit, suite au tournant qu’il prend au deux-tiers du livre, s’il ravive efficacement l’intérêt du lecteur par son côté inattendu, m’a paru parfois un peu naïf dès qu’il aborde la vie sentimentale de la narratrice.

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