Nos rêves de pauvres
de Nadir Dendoune

critiqué par Dirlandaise, le 11 février 2018
(Québec - 68 ans)


La note:  étoiles
Raconter le passé pour ne jamais oublier
Le père de Nadir, immigré algérien, s’installe en France en 1957. Vivant d’abord dans un taudis, il accède à un logement social à la cité Maurice-Thorez en 1968. Élevant une famille nombreuse constituée presque entièrement de filles, Nadir naît bon dernier et voilà que les ennuis commencent car le petit Nadir est bavard, agité et possède déjà des tendances à la délinquance. Pourtant, il réussira plusieurs exploits jugés impossibles en raison de sa condition sociale : partir en Australie afin d’effectuer un périple à bicyclette de 3 000 kilomètres, réussir à intégrer une prestigieuse école de journalisme et atteindre en 2008 le sommet de l’Everest.

Ce livre constitué de courts chapitres, invite le lecteur à découvrir la famille de Nadir, son père Mahoud et sa mère qu’il aime profondément. De petits instants de vie, des anecdotes charmantes et de petites histoires parfois savoureuses mais aussi parfois pathétiques sur la vie de la famille Dendoune telles que les premiers émois amoureux, la difficulté à s’intégrer dans une France qui les méprise et les rejette, les difficultés que doit affronter son père illettré pour réussir à passer le permis de conduire et la violence toujours présente au cœur de la cité Maurice-Thorez.

Nadir est un auteur extrêmement sympathique et je n’ai pu m’empêcher d’éprouver une immense compassion pour ses difficultés et celles de ses parents illettrés mais fiers et courageux. Il m’a aussi sensibilisé au sort réservé par la France aux nombreux immigrants algériens arrivés dans ce pays avec l’espoir d’y accéder à une vie meilleure mais devant surmonter le mépris et la haine faisant obstacle à leur intégration.