Je ne suis pas une héroïne
de Nicolas Fargues

critiqué par Veneziano, le 6 février 2018
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Un amour improbable aux antipodes
Géralde, une belle Française d'origine camerounaise fait tout pour se fondre dans la masse de la communauté internationale, sa volonté d'assimilation et de réussite sociale étonnant par certains points sa famille qui croit y voir un embryon de complexe lié à sa négritude. Il reste seulement l'échec de sa vie sentimentale, faite d'aventures éphémères avec des types qui ne pensent pas à filer le beau moment intime, et se montrent vite assez mufles. Pour se changer d'air il arrive un jour où elle souhaite évoluer et ... partir en Nouvelle-Zélande, malgré les interrogations de ses proches et l'inquiétude dissimulée de sa mère.
Arrivée sur place, tout lui paraît d'une beauté aseptisée, telle une Europe améliorée, y compris Hadrien, un beau mec blond aux yeux verts de sa boîte qui vient l'accueillir. Les malentendus se multiplient, mais l'affaire colle davantage que d'habitude, si bien qu'elle finit par tarder à revenir en France.
Le thème semble facile, presque éculé, le style simple qui permet de vite lire ce roman assez court, mais la trame est desservie par une analyse psychologique assez fine, bien davantage qu'elle n'en a l'air au premier abord. La génération Y a tendance à zapper, ce qui détient fatalement des conséquences sur les relations sociales, et même intimes. Les efforts pour arriver au bonheur demandent donc plus d'efforts, qui peuvent mener loin, géographiquement en l'espèce, professionnellement et personnellement également. Ce n'est pas mal fait et plutôt bien senti, malgré le sentiment premier de légèreté.