M pour Mabel
de Helen Macdonald

critiqué par Alouette, le 2 février 2018
(Seine Saint Denis - 38 ans)


La note:  étoiles
Le tour de l'autour
Helen est passionnée par les faucons. Depuis sa plus tendre enfance, elle lit et relit tous les livres consacrés à la fauconnerie et au dressage des oiseaux. A la mort brutale de son père, dont elle n'arrive pas à faire le deuil, elle décide de tenter le dressage d'un oiseau réputé comme étant le plus difficile à apprivoiser : l'autour.

Le récit pourrait se limiter à la quête d'une femme, cherchant le meilleur moyen de faire le deuil d'un père chéri mais heureusement, ce n'est pas le cas. L'auteure donne énormément de détails sur la fauconnerie dans son ensemble : le vocabulaire utilisé est précis, les références techniques et littéraires (le moyen-âge est à l'honneur) donnent à penser que l'auteure est passionnée par la fauconnerie, une passion largement retransmise à son lectorat.

L'autre point intéressant passe par l'évocation d'un auteur anglais T. H. White, connu pour avoir écrit une variation du cycle arthurien (écrit à la base de l'adaptation Disney mais aussi pour l'anecdote très souvent cité dans la saga "X-Men" au cinéma). Cet auteur (bien avant d'écrire le cycle) a voulu dresser un autour, un échec total (n'étant pas fauconnier, il a été d'une maladresse total avec son autour Gus, maladresse qui passe parfois pour de la maltraitance). Cette expérience serait une des base de son envie d'écrire sa version du cycle arthurien.

Ce roman est donc très intéressant, très précis à propos de la fauconnerie mais aussi sur le traitement réservé à cet auteur anglais dont l’œuvre mérite d'être (re)découverte.