Victus : Barcelone 1714
de Albert Sánchez Piñol

critiqué par Monocle, le 30 janvier 2018
(tournai - 64 ans)


La note:  étoiles
Entre rire et larme.
Charles II d’Espagne, affectueusement surnommé « l’ensorcelé » meurt sans succession en 1700. Fruit d’une succession de lignées consanguines il était frêle et sans consistance mais roi quand même. L’Espagne est convoitée par les français, les anglais, les autrichiens, les hollandais et tout qui possède canon. Ils se mènent une guerre acharnée. Le pays est aussi déchiré de l’intérieur par un conflit latent entre les catalans et les castillans. On n’en finit pas de se battre et même quand il n’y a pas de brouillard on ne sait plus très bien qui tue qui !
L’auteur a donc choisi de décrire le siège de Barcelone par les yeux d’un jeune homme, ancien disciple de Vauban qui porte sur le bras les tatouages de l’inginiérie.

On est loin du Sanchez Pinol de la peau froide et de Pandore au Congo. Ici, malgré un humour sous-jacent, les détails minutieux relatent des faits historiques. C’est assez long et parfois même ennuyeux.

« Il y a quelque chose de sacré dans la respiration d’un enfant qui dort » dira l’écrivain mais la guerre salit tout et le même arbre sert à fabriquer des violons et des crosses de fusil.
Le mal est comme un nuage noir ; il se forme là-haut, au-delà de notre de notre portée et de notre compréhension, et quand il décharge le déluge, nous ne voyons pas les nuages, nous nous contentons de subir l’orage.

L’histoire est décidément une inlassable répétition.


Une lecture remuante.