La Banque - Première génération, 1815-1848 tome 2 - Le Milliard des émigrés
de Pierre Boisserie (Scénario), Philippe Guillaume (Scénario), Julien Maffre (Dessin)

critiqué par Septularisen, le 1 janvier 2018
(Luxembourg - 56 ans)


La note:  étoiles
LA SAGA FAMILIALE CONTINUE…
Dans ce deuxième volume de « La Banque » nous retrouvons Charlotte de Saint-Hubert à Paris en 1825 dans la France de la Restauration. De nouveau ruinée Charlotte survit en donnant des conseils financiers et en vendant ses charmes à une riche clientèle sélectionnée.

La possibilité de retrouver son rang et sa fortune vont se présenter à elle sous la forme d’une nouvelle loi, votée sous l’impulsion de Charles X. Celle-ci prévoit l’indemnisation des familles d’aristocrates qui ont fui le pays au moment de la Révolution et qui ont été spoliées de leurs biens. Mais, quand Charlotte va déposer son dossier à Orléans, son lieu de naissance, elle apprend qu’un mystérieux Baron de Saint Hubert l’a précédée et a déjà fait la même démarche.

Charlotte découvre donc que son frère, Christian, qu’elle avait abandonné à Londres et qu’elle croyait avoir été condamné à mort pour l’assassinat de Lord Milligan est réapparu et est revenu en France. Celui-ci, en compagnie de son fils adoptif Victor, lui voue une haine tenace, pour l’avoir abandonné à son triste sort et est revenu pour se venger d’elle! Sans le sou, Charlotte doit se résoudre à se marier avec un riche agent de change nommé Léomant…

Encore une fois, Pierre BOISSERIE et Philippe GUILLAUME font bien le taf au niveau du scénario! Ce deuxième tome se poursuit bien dans la lignée du premier. Encore une fois, ils nous font découvrir les rouages et les secrets des lieux où se prennent les décisions du monde de la finance. Le scénario est toujours aussi original, solide, collant parfaitement à la réalité historique et alternant rebondissements et moments de calme, franchement rien à redire, c’est du grand art!
Seul bémol, on a décidément beaucoup de mal à s’identifier à l’un ou l’autre des personnages, tous sont cyniques, perfides, traitres et prêts à tout pour augmenter leurs richesses, pourtant déjà conséquentes!...

Si les couleurs sont dans l’ensemble valables, sans doute une peu sombres, graphiquement, par contre cet album est, - au même titre que le premier tome -, toujours aussi catastrophique! Le style de dessin semi-réaliste de Julien MAFFRE dessert complètement le scénario. L’ensemble est très inconstant. Disons-le tout de suite, le seul point positif est le vieillissement des personnages au fil du temps Sinon, les détails sont toujours aussi peu soignés, P. ex la bourse Pg. 18 ou le port d’Alger Pg. 23.
Et puis comment peut-on espérer que l’on prenne cette histoire au sérieux quand les visages des personnages ressemblent plus à ceux d’un manga qu’à ceux d’une fresque historique… Il suffit de regarder p. ex. les Pgs. 10 ; 23 ou encore 25 pour s’en convaincre… Un vrai gâchis!

Ce deuxième volume, qui termine donc le premier cycle de cette série, est au final un bon récit disons pour être plus précis, une grande saga familiale sur fond historique. De quoi sans doute satisfaire des lecteurs, mais j’avoue que personnellement je suis resté sur ma faim!

P.S. : Tout comme le premier volume, et en raison des certaines scènes de violence et de sexe très explicites, cette BD est plutôt réservée à un public adulte et averti.