La Banque - Première génération, 1815-1848 tome 1 - L'Initié de Waterloo
de Pierre Boisserie (Scénario), Philippe Guillaume (Scénario), Julien Maffre (Dessin)

critiqué par Septularisen, le 1 janvier 2018
(Luxembourg - 56 ans)


La note:  étoiles
LE PREMIER VÉRITABLE DÉLIT D’INITIÉ DE L’HISTOIRE FINANCIÈRE
Au début de l’histoire nous sommes à Londres en juin 1815. Nous faisons la connaissance de Charlotte et de son frère Christian de Saint-Hubert. Français ayant appartenu à la noblesse qui a fui la Révolution, ils sont sans le sou, ayant été spoliés de tous leurs biens. Ils survivent comme ils peuvent dans la capitale Anglaise. Charlotte est courtisane et vend ses charmes par l’entremise de Lady Redbush, quant à Christian il travaille à nettoyer et entretenir les pigeonniers d’une riche famille de banquiers : les Rothschild.

Le frère et la sœur n’ont qu’un objectif retrouver le rang qui est le leur et la fortune qui va avec. Christian découvre alors que le banquier Nathan Rothschild reçoit des informations confidentielles sur la guerre qui se déroule au même moment en France grâce à des messages transportés par les pigeons dont il prend soin. En effet le banquier spécule en bourse sur la défaite de Napoléon Bonaparte à la bataille de Waterloo.

Charlotte et Christian décident de l’imiter, mais ils n’ont pas d’argent à investir en bourse. Pour s’en procurer au plus vite, ils décident donc de cambrioler le riche Lord Milligan pendant que celui-ci passe la nuit avec Charlotte. Malheureusement tout ne se passe pas comme prévu, et Milligan surprend Christian…

L’idée de Pierre BOISSERIE et de Philippe GUILLAUME, avec la série « La Banque » est de nous conter une grande saga historique et familiale qui va aller de la bataille de Waterloo en 1815, à la faillite de la banque Lehman Brothers en 2008. Les deux scénaristes se donnent les moyens de leur ambition. Scénario linéaire et solide, qui colle parfaitement avec la réalité historique. Personnages divers permettant de nous identifier rapidement à l’un ou l’autre, explications (sommaires toutefois) du système bancaire naissant de l’époque…

Malheureusement, les dessins de style semi-réaliste de Julien MAFFRE sont en dessous de tout, et « plombent » irrémédiablement la BD! Son style qui pourrait parfaitement convenir à une BD pour enfants et/ou adolescents, ne convient absolument pas à celle-ci destinée à un public adulte! Passe encore le manque de détails dans certains décors (Voir p. ex. la table Pg. 7/8 où les dessins des verres et des assiettes ne sont même pas finis!..), mais en plus les dessins sont comme fumés, ils manquent de précisions, vraiment comme s’ils avaient été bâclés.

Mais ce sont surtout les dessins des personnages qui sont catastrophiques. On ne va tout de même pas me faire croire que c’est en représentant des attitudes et des visages avec des yeux exorbités et des ombres mal placées, comme à la Pg 10 ou à la Pg 51 que l’on espère convaincre un public adulte? Enfin M. MAFFRE les «gros nez», c’est pour les BD enfants pas pour une saga historique! Qui plus est, personne ne me fera croire que Charlotte puisse porter la même robe du début à la fin de l’histoire…

Je termine donc cette BD avec un avis mitigé. Ce n’est certainement pas la grande BD que l’on nous promettait, au contraire je la trouve même plutôt médiocre. Je reste toutefois à attendre le tome II de ce premier cycle pour me prononcer définitivement!

P.S. : En raison de certaines scènes de violence et de sexe très explicites, cette BD est plutôt réservée à un public adulte et averti.