Feuillets de cuivre
de Fabien Clavel

critiqué par Tistou, le 30 avril 2018
( - 67 ans)


La note:  étoiles
Steampunk
Steampunk. Vous connaissiez ce terme, ce genre littéraire, vous ? Moi non. « Feuillets de cuivre » est présenté comme ressortissant du genre « Steampunk ». Mais, me direz-vous, qu’est-ce que le steampunk ?

« La réponse divise les amateurs, comme aux plus beaux jours où il fallait trouver une définition à la science-fiction (aux dernières nouvelles, on cherche toujours). Pour simplifier, nous dirons que le steampunk est une uchronie métatextuelle déviante. »

Et débrouillez-vous avec ça !

« Une uchronie est l’imagination d’un passé alternatif, d’une autre histoire fondée sur le « et si » …
Le steampunk est également métatextuel. Le mot peut faire peur. Il indique simplement que d’autres textes sont nichés au cœur du récit. »
Enfin, il est surtout déviant, ce qui est peut-être sa caractéristique la plus surprenante. Le steampunk regarde du côté des littératures de gare, des mauvais genres, de la science-fiction et de la fantasy. »

Donc, steampunk. C’est l’inspecteur Ragon qui mène la danse dans le Paris de 1872 à 1912. Notre homme n’est pas gros, il est obèse. Mais c’est un enquêteur plein de finesse dont le principal allié est … la littérature, l’érudition. Sympathique, non ?
Et il va être confronté à des crimes abominables, de prostituées au départ mais pas que. On a l’impression dans une première partie d’assister, au fil du temps, à des enquêtes indépendantes comme autant de petits chapitres. Des enquêtes au cours desquelles notre inspecteur Ragon, mélange de Sherlock Holmes – Hercule Poirot obèse, fait montre d’une perspicacité sans faille. De Maupassant, Hugo, Jules Verne, … vont être convoqués au fil des enquêtes base littéraires de notre homme.
Et puis une espèce de fil rouge va apparaître, qui va relier dans le temps et les intentions ces crimes apparemment indépendants. On se rendra compte qu’il ne s’agit pas de crimes banals ou de hasard et la vérité va donner bien du fil à retordre à notre homme, qui va même risquer sa peau dans la résolution d’une énigme (c’est qu’il est joueur l’assassin !).
Fabien Clavel a dû bien phosphorer pour agencer ces intrigues apparemment indépendantes et qui prennent un relief particulier in fine. C’est très plaisant à lire, intelligent et déroutant.