Douze
de Nick McDonell

critiqué par Clarabel, le 17 mai 2004
( - 48 ans)


La note:  étoiles
Quand on n'a plus rien à perdre ...
Dérangeant, "Douze" a été écrit par un jeune Américain de dix-sept ans, aujourd'hui étudiant à Harvard. Beau, jeune,intelligent, élévé dans l'Upper East Side, Nick McDonell sait de quoi il parle : ses personnages dans "Douze" font partie de cette jeunesse dorée, pleins aux as, désabusés et ennuyés, qui fréquentent les écoles privées en attendant d'entrer dans les grandes universités de la côte Est. Le soir, pour tromper l'ennui et le vide, ils errent dans les rues, se rassemblent dans des parties, boivent et fument. Bienvenue dans le New York des enfants riches, mais seuls !

La figure emblématique de "Douze" est cette drogue de synthèse qui les fait tous planer. Au centre du roman, White Mike le dealer. Il ne fume pas, ne boit pas, ne va pas dans les fêtes, sauf pour vendre sa drogue. White Mike lit Camus, ne va plus à l'école, souffre de la mort de sa mère et vit seul avec un père toujours absent. En italiques, les souvenirs de sa jeunesse heureuse et insouciante croisent le récit de "Douze" (drame en cinq actes).
Tout commence le soir du vingt-sept décembre. Chapitre après chapitre, les protagonistes de cette histoire font leur passage sur la scène du livre. Qu'ils soient dealers, étudiants paumés, consommateurs éperdus, sportif sympa, victime innocente ou bombe sexuelle, les héros de ce show à l'américaine nous entraînent à leur côté et nous ouvrent leurs pensées. La promenade est souvent sinistre et pleine de désarroi. Ces jeunes ados sont victimes d'eux-mêmes et l'auteur a du mal à les épargner.

Beuveries, montées en transe, violence et perdition sont les piliers de "Douze". Nick McDonell écrit vite et parle de ce qu'il sait. C'est triste, écoeurant et évident. "Voulez-vous s'il vous plaît vous lever et observer une minute de silence pour ces élèves qui sont morts, puis une autre minute de silence pour les élèves qui les ont tués." On pense aux drames de tuerie collective dans les écoles américaines. Dans "Douze" on pressent un malheur, on le devine mais on se trompe.
Sur un thème pénible et exaspérant, Nick McDonell réussit toutefois à écrire un très bon livre décapant et tonique. La lecture prend aux tripes et au coeur. "Douze" a SON public mais n'est pas démuni de tout intérêt non plus.
Interpellant! 7 étoiles

J'ai apprécié ce livre car les personnages et la façon dont ils mènent leurs vies sont bien décrits. Cependant, parfois, je me suis un peu perdue pour savoir qui est qui car les chapitres sont très courts et on passe souvent d'une personne à l'autre.

J'ai trouvé la vie de ces jeunes interpellante parce qu'ils vivent dans tous les excès et cela fait vraiment peur.

Certes, ce n'est pas le meilleur livre que j'ai lu mais il est bien écrit et assez prenant. J'aimerais même une suite, savoir ce que ces personnages vont devenir. Ca pourrait être intéressant.

Lalie2548 - - 39 ans - 7 juin 2011


Moins que zéro, bis? 5 étoiles

Ce n'est pas un grand livre, on ne s'ennuie pas mais on n'en ressort pas non plus avec beaucoup d'enthousiasme.

Je l'ai lu juste après le "moins que zéro" d'Ellis qui traite du même sujet à peu prêt de la même manière, écrit à une dizaine d'années d'écart. Les personnages de 12 sont plus lisses. Le phrasé moins incisif.

On passe un bon moment à lire ce livre. cela dit, ceux qui passeront à côté n'auront pas perdu grand chose...

Math_h - Cahors - 37 ans - 9 octobre 2010